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Alors que la rénovation thermique des logements fait partie des priorités du gouvernement, on entend beaucoup parler d’audit énergétique. Il s’agit d’un bilan complet d’un bâtiment sur le plan énergétique, qui permet de connaître ses défauts et pistes d’amélioration. Plusieurs types d’audits existaient jusqu'en 2023 : incitatif ou réglementaire. Ils ne diffèrent pas fondamentalement, mais il est important de bien les distinguer ! En effet, les deux interviennent dans un contexte différent, et l’audit incitatif ne peut pas se substituer à l’audit réglementaire. Cet article s’intéresse au premier, qui s’inscrit dans une démarche de rénovation énergétique globale, éligible à différentes aides encadrées par l’État.
À partir du 1er avril 2024, la version incitative s'aligne sur la version réglementaire, que ce soit en termes de méthode ou de contenu. C'est donc la fin de l'audit incitatif !
Ne vous lancez pas dans des travaux sans étude par un professionnel
Au sommaire :
Définition : qu’est-ce qu’un audit énergétique incitatif ?
L’audit énergétique est une étude poussée d’un logement, qui consiste à repérer les sources de déperditions thermiques, vérifier la performance du système de chauffage et définir les meilleurs travaux à réaliser pour consommer moins d’énergie. Objectifs : faire des économies, gagner en confort et valoriser le bien. Il peut autant concerner une maison qu’un immeuble complet ou un appartement.
Moins connu que le DPE, ce bilan énergétique va pourtant plus loin, afin de tirer des conclusions plus précises et complètes sur les défauts et les solutions d’amélioration. Cependant, l’audit énergétique incitatif pourrait bientôt devenir aussi populaire que le Diagnostic de Performance Énergétique, tant l’enjeu de rénovation des logements gagne en importance. D’autant plus qu’il est éligible à MaPrimeRénov’, ce qui permet de diminuer son coût (plus de détails en fin d’article).
L’ensemble des modalités de cet audit sont listées à l’article 8 de l’arrêté du 17 novembre 2020.
Comment se déroule la visite ?
Dans une maison individuelle, voici les grandes étapes de l’audit incitatif :
- S’il les a déjà réalisés ou qu’il envisage des travaux, le propriétaire fournit à l’auditeur les factures et/ou les devis, ainsi que le diagnostic de performance énergétique du logement ;
- L'auditeur réalise une visite sur place avec le propriétaire, idéalement en saison de chauffe. Il s’informe sur les modes constructifs, les principales caractéristiques thermiques et géométriques du logement et de ses équipements énergétiques. L’auditeur questionne les occupants sur leur comportement pouvant avoir un impact sur les consommations d’énergie (ouvertures de fenêtres, usage de l’eau sanitaire, utilisation d’un thermostat…). Il s’intéresse aussi à leurs dépenses annuelles et leur ressenti thermique (ont-ils souvent froid l’hiver par exemple ?) ;
- Est estimée la consommation annuelle d'énergie de la maison liée aux principaux usages énergétiques : chauffage, refroidissement, production d'eau chaude sanitaire (ECS), éclairage et ventilation. Cette évaluation est basée sur les factures d’énergie transmises ;
- L'audit incitatif intègre un diagnostic des qualités architecturales et thermiques préexistantes du logement, et de ses défauts nécessitant des travaux d'amélioration de la performance énergétique ;
- Enfin, la maison est modélisée à l’aide d'un logiciel de simulation énergétique. En paramétrant différentes données, l’objectif est de se rapprocher au mieux des consommations réelles. La modélisation permet de proposer des actions adaptées afin d’améliorer la performance énergétique du bien. L’outil peut simuler des travaux et leurs résultats, qu’il s’agisse d’opérations d’isolation, de remplacement du système de chauffage ou encore de ventilation mécanique contrôlée (VMC).
Le contenu du rapport d’audit incitatif
À la fin de son bilan, l'auditeur délivre un rapport de synthèse. Ce document comprend :
L’INFO HELLIO :
L’info Hellio : Le rapport de synthèse est envoyé au propriétaire (maître d’ouvrage) dans le mois qui suit la date de visite du bâtiment.
- Une synthèse des constats et des préconisations ;
- L'état des lieux des différents postes de consommation d'énergie et des principaux défauts identifiés ;
- Deux scénarios de travaux, en précisant pour chacun les coûts prévisionnels, les économies d'énergie attendues, le temps de retour sur investissement et leur cohérence globale (plus de détails en partie suivante) ;
- Une liste de préconisations chiffrées visant à améliorer la performance et la gestion des équipements. Ces actions concernent notamment l'équilibrage de l'installation, le désembouage des réseaux de distribution ou la purge des émetteurs de chaleur ;
- Des conseils en sobriété énergétique pour les occupants ;
- La mention des dispositifs locaux et nationaux d'accompagnement de la rénovation énergétique.
Grâce à l’audit, vous aurez donc toutes les cartes en main pour choisir les travaux d’économies d’énergie les plus efficaces, en respectant votre budget.
Quels sont les scénarios de travaux mentionnés par l’audit ?
La finalité de l’audit incitatif est de formuler des recommandations de travaux chiffrés, tant sur leur coût que leur gain énergétique.
Ainsi, le rapport contient deux propositions, la deuxième étant plus ambitieuse que la première :
- Un scénario, en une seule étape, visant une baisse d'au moins 30 % des consommations d'énergie primaire, et une consommation après travaux inférieure à 330 kWhEP/m2SHAB/an* (si la consommation d'énergie primaire avant travaux est supérieure à cette valeur). Ce scénario doit être compatible avec l'atteinte à plus long terme du niveau BBC rénovation ;
- Un scénario permettant d'atteindre le niveau BBC rénovation, en quatre étapes au maximum, dans un ordre qui maximise l'économie d'énergie lors des premières étapes, sans compromettre la faisabilité technique ou économique des étapes suivantes, en tenant compte des éventuelles pathologies du bâtiment.
*kWhEP/m2SHAB/an = kilowatt-heure d’énergie primaire par mètre carré de surface habitable et par an
Je veux connaître les travaux les plus adéquats
La fin de l'audit incitatif en avril 2024
C'est une mesure qui vise à simplifier la réalisation des audits énergétiques. Pendant quelque temps, deux types de bilans ont coexisté : incitatif et réglementaire. Or, il n'était pas simple de les distinguer, ni de comprendre dans quelle situation l'un ou l'autre.
À partir du 1er avril 2024, il n'y a plus moyen de se tromper : l'audit incitatif s'aligne sur la méthodologie et le contenu du réglementaire.
Dans quel contexte l’audit incitatif est-il obligatoire ?
Vous pouvez tout à fait commander cet audit librement, dans le projet de rénover votre maison par la suite.
En revanche, il s’avère obligatoire pour bénéficier de certaines aides à la rénovation énergétique. Plus précisément :
- MaPrimeRénov’ dans le cadre d’un ensemble de travaux performants ;
- Le Coup de pouce Rénovation performante, dans le cadre des Certificats d’économies d’énergie.
Sans l’étude, vous ne pourrez tout simplement pas toucher les primes, qui peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros en cumul, selon vos revenus.
Désormais, il est possible de recourir à l’audit réglementaire pour profiter de MaPrimeRénov’ ou du Coup de pouce lors d’une rénovation globale. Cette nouveauté évite à l’acquéreur d’une passoire énergétique de devoir réaliser un nouvel audit incitatif complet.
Qui réalise l’étude ?
L’ASTUCE HELLIO :
Pour trouver un auditeur qualifié RGE, vous pouvez consulter l’annuaire officiel sur le site France Rénov’.
Seul un professionnel qualifié a le droit de réaliser l’audit énergétique incitatif. Les profils autorisés sont listés à l’article 1 du décret du 30 mai 2018. On y retrouve cinq possibilités de qualifications. En résumé, il peut s’agir d’un architecte ou d’une entreprise certifiée RGE, Reconnu Garant de l’Environnement.
Combien coûte ce bilan énergétique ?
De par son caractère plus complet et poussé, un audit coûte plus cher qu’un DPE. Le prix de ce bilan est en moyenne compris entre 800 et 1 200 €. Ce tarif vaut pour une maison ; comptez un peu moins en appartement.
Quelle différence entre audit incitatif et réglementaire ?
Attention à ne pas confondre l’audit incitatif et l’audit réglementaire. Bien que proches, ces deux études présentent plusieurs différences.
Audit incitatif |
Audit réglementaire |
|
Dans quel contexte est-il obligatoire ? |
Pour obtenir certaines aides financières à la rénovation énergétique (MaPrimeRénov’ et Coup de pouce) |
Pour vendre une passoire thermique (logement classé F ou G) en monopropriété. L’obligation est étendue aux classes E en 2025, puis D en 2034. |
Qui le commande ? |
Le maître d’ouvrage |
Le vendeur |
Le rapport est-il opposable ? |
Non |
Oui |
Quel est son but ? |
Accompagner dans le choix des travaux via l’étude des aides |
Sensibiliser les acquéreur d’un bien à la réalisation de travaux |
Que prend-il en compte ? |
Contraintes techniques, architecturales, d’urbanisme et attentes des propriétaires |
Contraintes techniques, architecturales, d’urbanisme |
Quel format |
Libre |
Trame imposée |
Vous devez donc vous tourner vers l’audit réglementaire si vous envisagez de vendre votre logement énergivore, ou vers l’audit incitatif si vous comptez le rénover en bénéficiant des aides nationales pour un bouquet de travaux performants.
Ai-je droit à des aides pour payer mon audit incitatif ?
Oui, sauf si vous faites partie des ménages aux revenus élevés. Tous les propriétaires aux ressources intermédiaires, modestes ou très modestes peuvent recevoir l’aide financière de l’Anah dans le cadre d'un audit « Ma Prime Rénov’ ». De quoi réduire considérablement le coût de l’opération.
LE CHIFFRE HELLIO : 500
Le montant de MaPrimeRénov’ pour la réalisation d’un audit énergétique peut atteindre 500 € .
Voici le détail des barèmes selon vos revenus :
Profil bleu (précaire) |
Profil jaune (modeste) |
Profil violet (intermédiaire) |
500 € |
400 € |
300 € |
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