Bien choisir son isolant thermique extérieur : matériaux, critères et aides financières

Vous envisagez une isolation thermique par l’extérieur pour votre maison ? Hellio vous aide à comparer les différents types d’isolants (minéraux, biosourcés, synthétiques) et à choisir le matériau le plus adapté à vos besoins, en tenant compte de critères essentiels comme les performances thermiques, les qualités acoustiques et le prix. Comparatif des meilleurs isolants thermiques par l’extérieur.

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Tableau comparatif des différents isolants thermiques extérieurs

À noter : ces données sont fournies à titre indicatif. Elles sont susceptibles de varier dans le temps et selon le fournisseur.

Qu’est-ce que l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) ?

L’isolation d’une maison peut se faire via une large palette de méthodes. L’isolation thermique par l'extérieur (ITE) en fait partie. Cette technique consiste à poser une certaine épaisseur d’isolant sur les façades extérieures du bâtiment, de sorte à réduire les échanges de chaleur entre l'intérieur et l'extérieur du bâtiment.

Plus efficace que l’isolation thermique par l’intérieur (ITI), elle permet de limiter les ponts thermiques et plus globalement les déperditions de chaleur à travers les murs ou la toiture. Toutefois, étant plus complexe à mettre en œuvre, elle n’est pas envisageable dans toutes les situations.

Deux opérations sont envisageables avec l’ITE : l’isolation des murs par l’extérieur et l’isolation de la toiture par l’extérieur. Ici, nous aborderons principalement l’isolation des murs par l'extérieur, avec un focus sur la toiture en fin d’article.

Les 3 techniques d’ITE

À savoir également avant de vous lancer dans des travaux : il existe 3 grandes techniques d’ITE. Selon votre situation, vous avez le choix entre :

• L’installation d’une couche d’isolant sous un bardage (généralement en bois, PVC ou aluminium) ;
• La pose de panneaux isolants collés ou vissés dans la façade, puis recouverts d’un enduit ;
• L’application d’un enduit isolant (technique plus rapide mais moins efficace).

Les types d’isolants thermiques extérieurs

Avant d’entrer dans les détails du choix d’isolant pour l'isolation extérieure de votre maison, il est important de connaître les trois grandes catégories de matériaux à votre disposition.

👉 Pour en savoir plus sur les différents types d’isolants, rendez-vous sur notre article Isolants thermiques : le guide complet pour vos travaux.

Les isolants minéraux

Produits à partir de matières minérales sous forme de structure laineuse, ces isolants sont les plus fréquents sur le marché. En plus d’offrir de bonne performances thermiques, ils procurent une isolation acoustique satisfaisante, ainsi qu’une bonne résistance au feu et à l’humidité. Leur efficacité a toutefois tendance à diminuer au fil du temps.

On peut citer notamment la laine de roche et la laine de verre, deux matériaux largement utilisés pour l’isolation thermique des bâtiments.

Les isolants synthétiques

Simples à mettre en place, cette deuxième catégorie d’isolants est fabriquée à partir de dérivés de pétrole. Les matériaux obtenus sont à la fois légers, faciles à manipuler et imputrescibles.

Ils sont toutefois inflammables et peu isolants phoniquement. Le passage de câbles peut également s’avérer compliqué avec ce type de matériau, sans oublier qu’il s’agit de produits peu écologiques et quasiment impossibles à recycler.

On peut citer par exemple le polystyrène extrudé ou expansé, la mousse résolique ou encore le polyuréthane. Dans le cadre de l’ITE, l'isolant synthétique le plus utilisé est souvent le polystyrène expansé (PSE) sous forme de panneaux vissés dans la façade.

Les isolants biosourcés

Issus de matériaux naturels ou recyclés, les isolants biosourcés sont une alternative écologique de plus en plus présente sur le marché. Favorisant l’économie circulaire et les circuits courts, ils offrent de très bonnes performances thermiques sur le long terme, ainsi qu’un confort accru pour les habitants. En effet, leur respirabilité permet une meilleure qualité de l’air à l’intérieur de la maison, ainsi qu’un meilleur confort d’été.

En termes d’inconvénients, ils sont généralement plus chers que les matériaux synthétiques ou minéraux.

Parmi les isolants biosourcés, on retrouve la ouate de cellulose, la laine de chanvre, de lin, de coton ou de mouton, la fibre de bois, ou encore le liège expansé.

👉 Pour découvrir ce projet en détail, rendez-vous sur l’article dédié au chantier ITE à Taverny.

Les 8 critères pour bien choisir son isolant thermique extérieur

Choisir son isolant thermique extérieur n’est pas une mince affaire. C’est la clé de voûte de votre projet d’ITE. Pour vous aider, Hellio a analysé 8 critères primordiaux à prendre en compte pour vous guider dans votre choix :

1. Les performances thermiques du matériau ;
2. L’épaisseur de la couche d’isolant ;
3. La fragilité du matériau ;
4. La durée de vie de l’isolant ;
5. Les performances acoustiques du matériau ;
6. L’impact environnemental ;
7. La complexité de la pose ;
8. Le prix.

👇 Zoom sur chacun de ces critères.

1. Les performances thermiques du matériau

On peut comparer l’isolation d’une maison à l’action d’enfiler un pull. Le pull choisi ne vous tiendra pas chaud de la même manière s’il est en coton, en laine ou en polyester. De la même manière, la qualité de l’isolation dépendra directement des performances thermiques de l’isolant choisi.

Pour choisir un matériau performant thermiquement, il y a 3 paramètres principaux à surveiller :

• La conductivité thermique (λ) : c’est la capacité du matériau à diffuser la chaleur. Plus λ est faible, plus le matériau est isolant. Elle s’exprime en W/m.K.
  
  
• La résistance thermique (R) : c’est la capacité du matériau à résister aux variations de chaleur. Plus R est élevé, plus le matériau est isolant. Pour bénéficier des aides de l’État pour une ITE, il faut un R d’au moins 3,7 m².K/W (cf. tableau ci-après).
  
  
• Le déphasage thermique : c’est le temps nécessaire à la chaleur pour traverser le matériau. Plus le déphasage est élevé, meilleur sera le confort à l’intérieur de l’habitation, y compris en été (en maintenant la fraîcheur à l’intérieur de la maison).

2. L’épaisseur de la couche d’isolant

Revenons à notre exemple du pull. Qu’il soit en laine en coton ou en polyestère, plus il sera épais, plus vous serez protégé du froid. Le même principe s’applique pour les isolants thermiques extérieurs. L’épaisseur de la couche d’isolant est déterminante.

Elle se calcule de la manière suivante :

Épaisseur = Conductivité thermique (λ) x Résistance thermique (R)

Le calcul de l'épaisseur est déterminant pour pouvoir bénéficier des aides financières pour ce type de travaux. En effet, comme précisé plus haut, ces aides imposent une résistance thermique minimale pour votre isolation (comme explicité dans le tableau ci-dessous).

Attention : selon le matériau utilisé, l’épaisseur d’isolant à installer n’est donc pas la même.

3. La fragilité du matériau

Retournons en arrière, au moment de choisir votre futur pull dans le magasin. Au-delà de la matière et de l’épaisseur, il y a un troisième critère que vous allez probablement chercher à évaluer : sa fragilité.

De la même manière, les isolants thermiques extérieurs peuvent présenter certaines faiblesses à prendre en compte dans votre choix, comme par exemple :

• La réaction et la résistance au feu : tous les isolants ne se comportent pas de la même manière en cas d’incendie. Ce sont les isolants minéraux qui présentent la meilleure note, contrairement aux isolants synthétiques, hautement inflammables (et dégageant des fumées toxiques). Facteur à prendre en compte particulièrement dans les zones à fort risque incendie.
  
  
• La résistance à l'humidité : c’est la capacité du matériau à résister à la vapeur d’eau. Certains matériaux sont plus facilement impactés par un fort taux d’humidité. Les isolants les plus performants sur ce critère sont les matériaux synthétiques, à privilégier donc dans les zones avec un climat très pluvieux.
  
  
• La sensibilité aux insectes et aux rongeurs : ce serait dommage de passer du temps à choisir votre isolant pour finalement le voir dévorer par une famille de souris. Heureusement certains isolants sont naturellement répulsifs, comme la ouate de cellulose ou le chanvre. Pour les autres, il existe également des traitements contre ces nuisibles.

4. La durée de vie de l’isolant

Votre pull va-t-il vous tenir chaud pendant 10 ans, ou bien risque-t-il de perdre en efficacité à chaque lavage ? Tous les isolants ne se comportent pas de la même manière dans le temps. Certains, comme la laine de roche (durée de vie 15 ans), perdent en efficacité au fil des années. Alors que d’autres, comme le liège expansé par exemple (durée de vie > 50 ans), ont une meilleure longévité.

Sachant qu’une isolation des murs par l'extérieur représente un budget important, vous aurez tout intérêt à choisir un matériau qui dure dans le temps.

5. Les performances acoustiques du matériau

Certains isolants thermiques présentent également une bonne isolation phonique. Cela peut constituer un argument de poids, notamment pour les logements situés en milieu urbain ou au bord d’une route passante.

Les meilleurs isolants phoniques sont les matériaux plutôt souples et poreux, comme les laines (chanvre, bois, roche, verre, ouate de cellulose…). A contrario, les isolants synthétiques présentent de faibles performances acoustiques.

6. L’impact environnemental

Tout comme pour le prêt à porter, le critère environnemental prend de plus en plus d’importance dans le milieu de la construction et de la rénovation.

Certains isolants tels que les matériaux synthétiques (polystyrène, polyuréthane) nécessitent une production fortement carbonée, reposant sur des ressources pétrolières, et n’offrant qu’une faible recyclabilité. Ainsi, en termes d’énergie grise (énergie nécessaire pour extraire, transformer, distribuer et recycler l’isolant), le bilan est désastreux.

A contrario, les matériaux biosourcés devenant de plus en plus accessibles, de nombreux propriétaires font aujourd'hui le choix de privilégier ces alternatives, plus respectueuses de l'environnement sur l’ensemble de leur cycle de vie.

Ce qu’il faut retenir : bien qu’un isolant permette de réduire les émissions en limitant les pertes énergétiques de votre logement, cet effort est vain si son impact environnemental lors de la fabrication est trop élevé. Si possible, cela a donc plus de sens de privilégier un matériau ayant un impact environnemental faible.

7. La complexité de la pose

Tous les isolants ne se posent pas de la même manière. Certains sont plus difficiles à manipuler que d'autres. Par exemple, la laine de verre et la laine de roche étant extrêmement irritantes, des précautions sont à prendre lors de l’installation. A contrario, les isolants synthétiques sont légers, maniables et faciles à découper.

Cela peut influencer le temps nécessaire pour la pose et donc le coût des travaux.

8. Le prix

D’après l’Ademe en 2019, le prix d’une isolation thermique par l’extérieur est généralement compris entre 40 et 240 €/m², ce qui représente une fourchette totale de 1 500 à 29 500 € en fonction de la surface des logements étudiés.

Selon la technique utilisée, le matériau choisi et la surface de façade à couvrir, le budget peut varier de manière considérable. Le prix est donc clairement un critère à prendre en compte dans le choix de votre isolant thermique extérieur.

(Prix TTC incluant les matériaux et la pose)

Les dernières études montrent une hausse marquée du coût du chantier. Selon l’Alec, qui s’est basé sur des factures et devis de 2024 dans la métropole de Nancy, le prix de l’ITE se situe à :

• 197 €/m² pour du polystyrène enduit ;
• 259 €/m² pour un autre produit enduit ;
• 297 €/m² pour du bardage.

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Quelles aides financières pour une isolation thermique par l’extérieur ?

Il existe aujourd’hui plusieurs aides permettant une prise en charge partielle des travaux d’isolation thermique par l'extérieur :

• MaPrimeRénov’ : pour les travaux d’ITE, le montant accordé est compris entre 15 et 75 € du m² selon le niveau de revenus du demandeur (forfait plafonné à une surface de murs de 100 m²).
  
  
• La prime CEE (certificats d’économies d’énergie) : prime versée par certains fournisseurs d’énergie pour la réalisation de travaux d’économies d’énergie. Son montant est variable et dépend de la localisation du bien et de la surface isolée.
  
  
• L’éco-PTZ : prêt à taux zéro pouvant atteindre 15 000 € (50 000 € si l’ITE est intégrée à un projet de rénovation globale performante de votre maison).
  
  
• Un taux de TVA réduit à 5,5 % : taux directement appliqué sur le devis du professionnel qui réalisera l’installation.
  
  
• Des aides locales peuvent également exister selon votre zone géographique.

Chaque aide précise son propre cahier des charges à respecter pour le choix de l'isolant. Ce qu’il faut retenir, c’est que ces critères ne portent pas sur le type d'isolant mais plutôt sur ses performances thermiques. Par exemple, comme vu plus haut, aucune prise en charge ne sera possible pour une installation avec une résistance thermique (R) inférieure à 3,7 m².K/w.

Attention aux arnaques : bien qu'alléchantes, les offres d’isolation extérieure à 1 euro ne sont pas réalistes. Même pour les ménages très modestes pouvant prétendre aux aides les plus élevées, le reste à charge représentera au moins 10 % du prix total des travaux.

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Isolation de la toiture par l’extérieur

Si vous envisagez de rénover ou de changer votre toiture, cela peut être aussi une bonne occasion de l’isoler par l’extérieur. Cette méthode est efficace mais nécessite de retirer l'entièreté de la toiture existante. C’est pourquoi la technique d’isolation des rampants est souvent privilégiée.

Concrètement, l’isolation de la toiture par l’extérieur consiste à poser un matériau isolant :

• soit dans la charpente, entre les chevrons ;
• soit au-dessus de la charpente (sarking), entre les chevrons et la couverture (tuiles, ardoises…) ;

Que ce soit pour les murs ou la toiture, le choix de l’isolant portera sur les mêmes types de matériaux. À la différence près que, pour une isolation de la toiture, il est conseillé de privilégier des matériaux particulièrement résistants au feu et offrant un bon confort d’été.

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