Lorsqu’il s’agit de travaux de rénovation énergétique, les nombreuses options possibles représentent un coût parfois non négligeable. Cela implique alors de faire des choix pour que ces travaux entrent dans le budget des particuliers. Isolation par l’intérieur ou l’extérieur ? Pompe à chaleur ou chaudière à bois ? VMC double flux ou remplacement des menuiseries extérieures ?
Ces questions se posent chez tous les particuliers ayant un projet de rénovation énergétique. Comme chaque démarche est unique, soumise à ses propres contraintes techniques ou financières, il semble pertinent d’étudier en priorité le critère de la rentabilité. Mieux vaut payer un peu plus cher pour une opération amortie plus rapidement. Hellio compare pour vous tous les travaux de manière objective, afin de les prioriser.
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Au sommaire :
Les travaux de rénovation sont-ils rentables ?
La classification de la rentabilité des travaux se fait en fonction de la durée d’amortissement via les économies réalisées sur les factures d’énergie. De manière générale, les actions de rénovation énergétique représentent un investissement visant à relever l’étiquette énergétique du logement, augmentant ainsi le confort des habitants et réduisant les factures, tout en rendant le bien plus attractif.
La rentabilité des travaux de rénovation globale
L’étude de France Stratégie a creusé le sujet de la rentabilité en profondeur, sur 30 ans. L’analyse tient compte des projets de rénovation ambitieux, qui concernent l’atteinte de l’étiquette A, B ou C.
En comparant les coûts d’investissement et les économies générées, le rapport donne la durée de retour sur investissement pour un scénario de référence et 24 combinaisons. L’idée est de faire varier différents paramètres plus ou moins certains et favorables, afin d’estimer une fourchette de rentabilité réaliste pour chaque niveau de rénovation. En effet, il est difficile d’obtenir des chiffres précis à 10, 20 ou 30 ans, car de nombreuses données manquent de certitude (hausse du prix de l’énergie par exemple).
Parmi les conclusions :
- Au bout de 30 ans : l’étude met en avant que les rénovations visant l’étiquette C sont rentables au moins à 51 % — 1 logement sur 2 donc — et jusqu’à 99 %. Sans surprise, plus l’exigence est élevée, plus le pourcentage baisse. Par exemple, le pourcentage de rénovations rentabilisées fluctue entre 17 et 79 % pour l’étiquette B (selon les scénarios), et va de 5 à 48 % pour atteindre l’étiquette A. Soit moins d’un logement sur deux.
- Au bout de 20 ans : les experts estiment que les travaux permettant l’atteinte de l’étiquette énergétique C au DPE peuvent être rentabilisés pour 7,9 millions de logements, soit 36 % du parc privé.
- Au bout de 10 ans : les chiffres sont sans appel, aucune rénovation en lettre A ou B ne peut être rentabilisée en si peu de temps. Pour l’étiquette C, c’est seulement 1 % !
Il faut miser sur la qualité et l’adéquation des actions aux besoins du bâtiment. Sans oublier que, comme le rappelle France Stratégie, l’étude ne prend pas en considération l’impact bénéfique des travaux sur les plans social et environnemental (baisse des émissions de gaz à effet de serre, lutte contre la précarité énergétique…).
À noter que l’étude n’intègre pas non plus la notion de valeur verte : en cas de meilleure lettre au DPE, les travaux garantissent une plus-value intéressante sur le prix en cas de vente immobilière. La rénovation d’un appartement ou d’une maison est donc un point clé de l’estimation des biens. En effet, les logements qui consomment peu d’énergie se vendent généralement plus cher que leurs homologues plus gourmands.
Cet aspect n’est pas pris en compte dans le calcul de rentabilité ; pourtant, cela peut engendrer plusieurs dizaines de milliers d’euros de bonus. De quoi couvrir largement les dépenses des travaux !
Rénovez votre logement pour quitter l'état de passoire thermique
Les types de travaux les plus rentables
L’INFO HELLIO :
L’Ademe rappelle que les déperditions de chaleur se font par :
- La toiture ou le plafond (25 à 30 %),
- Le plancher bas (7 à 10 %),
- L’air renouvelé et les fuites (20 à 25 %) ventilation (17 %),
- Les menuiseries extérieures (10 à 15 %),
- Les murs (20 à 25 %),
- Les ponts thermiques (5 à 10 %).
Afin de prioriser les types de travaux à privilégier, il faut comparer les éléments qui causent la plus grande déperdition d’énergie en cas de défaut d’isolation, avec le budget nécessaire pour pallier ce problème.
Même avec le système de chauffage le plus performant, un logement mal isolé ne permettra pas de réaliser d’économies d’énergie et donc de rentabiliser son investissement.
Voici les économies réalisées par type de travaux, détaillées par la Revue de l'Énergie qui reprend des données de l'Ademe. Il s’agit de données théoriques issues du dispositif des Certificats d’économies d’énergie. Nous les avons classés par rapidité de rentabilité :
Part des kWhc* (énergie qui aura été économisée sur la durée de vie du produit) |
Valeur annuelle de l’économie d’énergie |
Coût total des travaux pour le particulier |
Valeur annuelle de l’économie d’énergie pour 1 000 € investis |
Durée de rentabilité en années |
|
Chaudière individuelle à condensation |
16,43 % |
387,50 € |
6 423 € |
60 € |
16,58 |
Isolation des combles ou toiture (par m2) |
9,23 % |
4,78 € |
69 € |
69 € |
14,44 |
Isolation des murs (par m2) |
6,84 % |
7,69 € |
83 € |
93 € |
10,79 |
Isolation des planchers (par m2) |
1,09 % |
9,51 € |
69 € |
138 € |
7,26 |
Appareil indépendant de chauffage au bois |
5,94 % |
115,25 € |
1 912 € |
60 € |
16,59 |
Fenêtre ou porte-fenêtre avec vitrage isolant |
4,67 % |
15,31 € |
1 144 € |
13 € |
74,72 |
Pompe à chaleur air/eau |
3,44 % |
620,83 € |
12 919 € |
48 € |
20,81 |
Chaudière biomasse individuelle |
1,67 % |
333,59 € |
5 549 € |
60 € |
16,63 |
Hellio rappelle que ces calculs sont théoriques : si un ménage rénove sa maison puis décide d’ouvrir ses fenêtres toute la journée en hiver, ou de faire fonctionner sa chaudière à pleine puissance toute l’année, les économies d’énergie ne seront évidemment pas au rendez-vous !
Travaux à 1 euro = rentabilité immédiate ?
Avec la création récente des aides Coup de pouce Isolation et Chauffage, le prix de certains travaux a considérablement baissé. De quoi largement réduire la durée d’amortissement pour l’installation d’une chaudière biomasse ou d’une pompe à chaleur, ainsi que l’isolation des combles et planchers bas.
L’ASTUCE HELLIO :
D’autres types de travaux peuvent être envisagés pour la rénovation des pièces du logement. Ceux-ci n’auront pas d’impact sur la qualité énergétique, mais sur le prix en cas de vente immobilière. C’est notamment le cas des prestations de home staging, qui consistent à consacrer une part du prix de vente à des travaux d’amélioration : réfection des peintures, réaménagement de pièces telles que la salle de bains, optimisation de l’éclairage... dans le but de rendre le bien plus attrayant lors de l’estimation immobilière.
Les montants généreux ont permis, sous certaines conditions, d’« offrir » des travaux gratuits à certains ménages. On serait alors tenté de croire que l’opération est forcément rentable.
C’est le cas si et seulement si l’artisan intervient dans les règles de l’art, et dans le respect des normes de performance. En cas de malfaçons ou de manquements — malheureusement récurrents —, les réparations coûtent cher ! Attention donc à bien choisir un professionnel sérieux et expérimenté ; évitez de donner suite à des démarcheurs insistants.
En 2024, la question ne se pose plus : l’isolation ou la pompe à chaleur à 1 euro n’existe plus. Toutefois, certains devis restent très attractifs : là encore, assurez-vous de confier le chantier à une entreprise RGE et reconnue dans la région. C’est la clé pour des travaux rentables.
Et pour les panneaux solaires photovoltaïques ?
En produisant une électricité gratuite, une installation photovoltaïque permet d’économiser une belle somme sur le long terme. Mais au bout de combien de temps les panneaux solaires deviennent-ils rentables ?
De multiples facteurs entrent en jeu ; rien ne vaut une simulation de votre projet, en renseignant les caractéristiques de votre maison. Voici un exemple de chantier réalisé par Hellio et son partenaire Solak Énergie : pour un investissement moyen de 10 182 € et un bénéfice annuel estimé à 810,64 €, l’installation est amortie au bout de 12 à 13 ans, soit une rentabilité annuelle de 7,96 %.
Découvrez en vidéo les chantiers de rénovation Hellio
Comment rentabiliser au mieux ses travaux ?
1- Commencer par faire une étude énergétique
Afin d’avoir une base solide pour son projet et déterminer le bouquet de travaux le plus pertinent, il est préférable d’avoir recours à un audit énergétique. Ce rapport analyse la situation énergétique du logement en fonction des performances et des sources de déperdition de chaleur. Mieux, il donne des scénarios pour gagner des classes DPE (et par exemple quitter le statut de passoire thermique F ou G). Le choix d’un bouquet de travaux rend éligible à de nombreuses aides financières.
Cela peut paraître évident, mais il sera impossible de rentabiliser une nouvelle chaudière grâce aux économies d’énergie, si le logement dispose déjà d’un équipement très performant ! Les origines du gaspillage énergétique ne sont pas toujours là où on le croit, d’où l’importance du bilan en amont du chantier. Des bureaux d’études spécialisés peuvent s’en charger en quelques heures.
2- La qualité avant tout
Il ne suffit pas de faire des travaux, il faut surtout qu’ils soient correctement réalisés. Cela passe notamment par le choix des matériaux, mais aussi par un professionnel certifié RGE (reconnu garant de l'environnement). Ce dernier devra respecter toutes les étapes d'une écorénovation, de la mise en place aux finitions. Le système de chauffage doit être bien dimensionné — puissance adaptée au logement — et l’isolation doit être complète afin de garantir la suppression des ponts thermiques.
Enfin, à la fin des travaux, il est important de remplir un procès-verbal de réception pour éviter les malfaçons. Ce PV liste tous les points clés à vérifier avec l’artisan lorsque celui-ci a terminé son intervention. Tant que le bénéficiaire n’a pas signé le document, il peut demander au professionnel de corriger certaines anomalies.
3- Miser sur la rénovation globale plutôt que sur des travaux au coup par coup
Afin de maximiser la rentabilité de la rénovation énergétique, il est préférable de réaliser des travaux affectant plusieurs éléments clés comme l’isolation, le mode de chauffage ou la ventilation. Faire l’impasse sur l’un ou l’autre de ces aspects ne donnera que des résultats mitigés en termes de gain énergétique.
Comme de nombreuses aides financières sont conditionnées à l’atteinte d’une certaine étiquette, et peuvent être bonifiées si le logement sort du statut de « passoire thermique », il est plus rentable de réaliser une rénovation ambitieuse.
Exemple Hellio : une maison passée de la classe G à A grâce à une rénovation complète. Les travaux ont coûté 80 700 €, soit une somme très élevée, mais les économies annuelles attendues dépassent 4 500 €. Résultat : une rentabilité en moins de 18 ans !
4- Demander le maximum d’aides disponibles
Il n’y a pas de secret : moins vous payez, plus vite vous rentabilisez ! Voilà tout l’intérêt de cumuler des financements.
Pour encourager les rénovations énergétiques complètes, le gouvernement a mis en place de nombreuses aides financières. Depuis le 1er janvier 2022, la plateforme France Rénov' est le portail unique pour tous les parcours de travaux. Qu’il s’agisse de MaPrimeRénov’, de l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), des primes CEE ou du Coup de pouce Isolation, des solutions existent pour alléger le coût des travaux. D'après une enquête pour Cofidis 2020, « 65% des Français déclarent mal connaître les dispositifs d’aides disponibles ».
MaPrimeRénov’
Le montant des aides octroyées dépend des conditions de ressources du ménage, et de la situation géographique du logement concerné.
- Isolation : le montant varie entre 7 et 75 €/m² selon la catégorie de ménage et l’élément concerné (plancher, murs ou combles aménagés).
- Chauffage : jusqu’à 11 000 € pour une chaudière à granulés ou pompe à chaleur.
- Ensemble d’actions coordonnées : jusqu'à 15 000 €.
LE CHIFFRE HELLIO : 1 500 €
C’est le montant maximum du bonus « Sortie de passoire thermique » octroyé par MaPrimeRénov’.
L’éco-PTZ
Cette aide est réservée aux logements existants et achevés depuis plus de 2 ans à la date de la demande. Ce prêt sans intérêt d’emprunt n’est pas soumis à des conditions de ressources. En 2024, son plafond est fixé à 50 000 €, pour des travaux permettant un gain énergétique de 35 % au moins et une sortie du statut de passoire énergétique.
Les primes CEE et les Coups de Pouce
Les certificats d’économies d’énergie visent à financer une partie des travaux d’amélioration énergétique, que ce soit pour l’isolation, la ventilation ou le remplacement du mode de chauffage. Pour en bénéficier, il faut impérativement que ces travaux soient réalisés par une entreprise avec un label RGE à jour (reconnu garant de l’environnement).
Cumulables avec Ma Prime Rénov', les primes Coup de pouce sont des bonifications des primes CEE classiques. Il s’agit de forfaits intéressants pour encourager les travaux d’isolation, de chauffage ou de rénovation globale. Le montant octroyé dépend des ressources du ménage : les plus modestes ont droit à une prime plus élevée.
En tant qu’expert en maîtrise de l’énergie, Hellio vous conseille pour obtenir toutes les subventions et primes disponibles.
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