Chauffage au fioul : panorama des aides disponibles

Depuis le 1^er juillet 2022, les ménages ne peuvent plus installer de chaudières alimentées exclusivement au fioul dans les logements français. Ce combustible dérivé du pétrole génère d’importantes émissions de gaz à effet de serre, et ne s’inscrit pas dans la démarche européenne de transition énergétique. Au-delà de la pollution engendrée, le bât blesse également au niveau budgétaire : si les tarifs de cette énergie fossile étaient auparavant avantageux, c’est désormais révolu.

Les prix du fioul ont explosé en 2022, conduisant l’État à débloquer des fonds supplémentaires. Chèque exceptionnel pour les ménages en difficulté, bonus MaPrimeRénov', Coup de boost Fioul… Hellio dresse le panorama des aides pour le chauffage au fioul, et surtout pour passer à un équipement plus vertueux.

Difficile d’y voir clair parmi les aides disponibles ? Hellio fait le tri !

Pourquoi le fioul connaît-il une hausse de prix ?

L’Insee (Institut de la statistique et des études économiques) s’est penché sur l’augmentation des tarifs de l’énergie en France, dans une étude publiée le 19 décembre 2022.

On y apprend qu’ils ont bondi de 18 % en l’espace d’un an et demi seulement ! De toutes les énergies liées au chauffage et au fonctionnement des logements, c’est le fioul domestique qui subit la plus forte hausse : + 41 % entre janvier 2021 et juin 2022. À titre comparatif, les prix du gaz et de l’électricité ont grimpé respectivement de 37 % et 5 % sur la même période. Logique : ces deux énergies ont bénéficié d’un bouclier tarifaire pour freiner la hausse.

Toujours d’après l’Insee, le coût moyen pour 1 000 litres de fioul ordinaire a particulièrement flambé durant le 1^er trimestre 2022, passant de 1 176 € à 1 567 € entre février et mars. Après un pic à 1 671 € en juin, le prix des 1 000 L est redescendu à 1 396 € à la fin de l’année.

Comment expliquer cette explosion tarifaire ? La reprise économique mondiale post-Covid-19, puis la guerre en Ukraine ont généré de fortes tensions internationales sur les marchés de l’énergie.

La tendance est à nouveau à la hausse en janvier 2023, avec la récente levée des restrictions sanitaires en Chine, premier importateur de pétrole brut de la planète. En effet, la réouverture de l’empire du Milieu nourrit les espoirs d’un redémarrage de l’économie chinoise, qui influerait directement sur la demande d’or noir. Le prix du fioul devrait donc poursuivre son escalade dans le sillage du prix du baril. Des perspectives d’évolutions partagées par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) : en 2023, la demande mondiale de pétrole devrait atteindre un niveau record.

Faire face à la flambée des coûts : un chèque énergie pour les ménages chauffés au fioul

Sans surprise, l’étude de l’Insee évoquée plus haut révèle que la progression des prix de l’énergie a dégradé le pouvoir d’achat de la population. En moyenne, les ménages ont vu leur revenu disponible chuter de 720 € entre janvier 2021 et juin 2022, dont une perte de 120 € imputable à l’augmentation du prix du fioul domestique. Les personnes vivant dans des communes rurales sont plus fortement impactées (- 910 € en moyenne), notamment car les maisons y sont plus souvent équipées d’un système de chauffage au fioul.

Précision utile : ces chiffres tiennent compte des compensations financières octroyées aux Français et Françaises, à savoir le bonus du chèque énergie et l’indemnité inflation. Force est de constater que ces mesures de soutien n’ont pas suffi à éviter une baisse du niveau de vie des ménages.

En réaction, l’État avait mis en place, en 2022, un chèque énergie spécial fioul. Il s’inscrit dans le dispositif des chèques énergie, introduit par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Attention : il ne s’agit pas d’une prime pour des travaux de rénovation énergétique. Le principe général ? Aider les ménages aux revenus modestes à payer leurs factures d’énergie en leur offrant un chèque de 100 € ou 200 €.

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Qui pouvait en bénéficier ?

Comme son nom l’indique, le chèque fioul se destine aux ménages équipés d’une chaudière au fioul. Toutefois, cette opération temporaire est soumise à condition de ressources, car réservée aux foyers les plus précaires. En effet, seuls les propriétaires et locataires percevant moins de 20 000 € sont éligibles (revenu fiscal de référence par unité de consommation).

Un simulateur d’éligibilité créé par le ministère de la Transition énergétique permet de vérifier si vous avez droit à l’aide.

Quel était le montant du chèque énergie fioul ?

La somme versée est forfaitaire : il s’agit d’un montant fixe de 100 € ou 200 €, en fonction de la composition et des ressources des ménages. La base de calcul pour déterminer la valeur du chèque est le revenu fiscal de référence annuel par unité de consommation (RFR/UC).

D’après le Code de l’énergie :

• Le RFR d’un ménage = la somme des RFR des occupantes et occupants du logement,
• La 1^ère ou unique personne du foyer représente une unité de consommation (UC),
• La 2^ème personne = 0,5 UC,
• Chaque personne supplémentaire = 0,3 UC.

Le montant du chèque fioul s’élève à :

• 200 € pour les ménages dont le RFR/UC est inférieur à 10 800 €,
• 100 € pour les ménages dont le RFR/UC est compris entre 10 800 € et 20 000 €.

Comment pouvait-on l'obtenir ?

Vous avez bénéficié du chèque énergie classique, et vous vous en êtes servi pour payer votre facture de fioul ? Dans ce cas, vous avez déjà reçu le chèque fioul dans votre boîte aux lettres en novembre 2022.

Pour les autres foyers, l'envoi n'est pas automatique : vous aviez jusqu'au 30 avril 2023 pour le demander en ligne sur le site chequefioul.asp-public.fr. Le décret n° 2023-231 avait en effet prolongé la date de demande de chèque de 1 mois (la date limite initiale était le 30 mars 2023).

Ensuite, vous pouviez l’utiliser auprès d’un fournisseur de fioul domestique afin de remplir votre cuve. Il est également valable pour l’achat d’autres énergies : électricité, bois, gaz naturel (tant que vous êtes chauffé au fioul bien sûr).

En cas de problème, un service d’assistance est joignable au 0 805 204 805 (numéro vert).

Sortir du chauffage au fioul : les aides pour remplacer sa chaudière

D’après une enquête menée par Hellio et Fioulréduc, 25 % des Français et Françaises manquent de budget pour remplacer leur système de chauffage. Pourtant, il existe plusieurs aides incitatives pour changer sa chaudière au fioul au profit d’équipements moins polluants, et dotés d’une meilleure performance énergétique.

Grâce au cumul des principales primes nationales, un foyer aux revenus très modestes peut tout de même recueillir jusqu’à 12 200 € d’aides pour une chaudière à bois, et 11 200 € pour une pompe à chaleur air-eau.

MaPrimeRénov' Parcours Décarboné pour l’installation d’un chauffage à énergie renouvelable et la dépose de la cuve fioul

Délivrée par l’Agence nationale de l’habitat (Anah), MaPrimeRénov' est le principal dispositif du gouvernement pour financer des travaux d'économies d'énergie dans un logement. Il se destine à l’ensemble des propriétaires, répartis en 4 profils de couleur selon leur niveau de ressources : Bleu, Jaune, Violet, et Rose.

Dans le cadre du remplacement d’un chauffage au fioul, les ménages les plus aisés — profil Rose — ne sont pas éligibles à MaPrimeRénov' Parcours Décarboné. Depuis janvier 2024, la prime de l'Anah est divisée en deux parcours : Décarboné (pour les travaux de rénovations par geste) et Accompagné (pour les rénovations d'ampleur, c'est-à-dire des bouquets de travaux).

Le montant octroyé dépend de la catégorie de revenus à laquelle appartient le foyer, en excluant les revenus supérieurs. En outre, le type d’appareil retenu a son influence sur la somme perçue : chaudière à pellets, pompe à chaleur (PAC), panneaux solaires, poêle à bois…

Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, une partie des frais d’enlèvement ou de neutralisation de la cuve à fioul sont également pris en charge par l’Anah, à hauteur de 1 200 € pour les profils MPR Bleu, 800 € pour les ménages MPR Jaune, et 400 € pour les foyers MPR Violet.

Le tableau ci-dessous regroupe les montants maximum qu’il est possible de percevoir avec MaPrimeRénov', selon l’appareil qui remplacera votre chaudière au fioul :

Depuis le 1^er avril 2024, la prime a diminué d'environ 30 % pour l'installation d'un chauffage au bois. Le chantier doit concerner une résidence principale dont la construction remonte à plus de 15 ans. Sauf si la demande de prime comprend également la dépose de la cuve : dans ces conditions, le seuil d'ancienneté du logement tombe à 2 ans.

Dans le cadre du parcours Accompagné, il n'est pas possible de garder un chauffage fonctionnant au fioul ou au charbon. En outre, l'installation d'un chauffage qui fonctionne majoritairement aux énergies fossiles (fioul, gaz, charbon) est interdit.

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Le Coup de pouce Chauffage et le Coup de boost Fioul

Deuxième aide phare pour quitter le chauffage au fioul : le Coup de pouce Chauffage, qui s’inscrit dans le dispositif des Certificats d’économies d’énergie (CEE). Il est accordé aux propriétaires et locataires pour le changement d’une chaudière qui fonctionne à l’aide d’un combustible fossile comme le fioul, le gaz ou le charbon.

Pour bénéficier de la prime chauffage, plusieurs critères sont à respecter :

• Le logement doit avoir été achevé depuis plus de 2 ans — peu importe qu’il soit utilisé en tant que résidence principale ou secondaire.
• Les travaux doivent débuter le 31 décembre 2025 au plus tard.
• Le chantier doit être terminé avant le 31 décembre 2026.

Entre octobre 2022 et juin 2023, le Coup de pouce Chauffage pouvait être bonifié avec le Coup de boost Fioul ! Cette aide supplémentaire permettait de profiter d’une surprime pouvant atteindre 1 500 €. L’objectif : réduire le coût du chantier pour encourager davantage les Français et Françaises à tourner le dos au fioul.

Les travaux financés avec le Coup de boost Fioul devaient être achevés avant 2024.

Les montants attribués pour le remplacement d’un chauffage au fioul sont les suivants :

Autre information clé : le Coup de pouce Chauffage et le Coup de boost Fioul sont cumulables avec MaPrimeRénov'.

L’éco-prêt à taux zéro (Éco-PTZ)

Le cumul des aides ne permet jamais de couvrir l’intégralité du coût du chantier. La part que les ménages doivent régler de leur poche s’appelle le « reste à charge ». L’État a donc créé un prêt à taux zéro sans condition de ressources, nommé éco-prêt à taux zéro (ou éco-PTZ), destiné à financer les dépenses non subventionnées.

Le principe : emprunter l’argent nécessaire pour changer votre vieille chaudière au fioul, sans avoir à payer d’intérêts. La banque peut ainsi vous accorder un crédit de 15 000 € à rembourser sur 15 ans. Le montant du prêt peut même atteindre 50 000 € dans le cadre d’une rénovation globale, avec une dette échelonnée sur 20 ans maximum.

L’éco-PTZ est réservé aux propriétaires d’une résidence principale, pourvu que les travaux d'efficacité énergétique soient conduits par un professionnel RGE (reconnu garant de l’environnement).

La TVA à 5,5 %

Vous envisagez la pose d’une chaudière à granulés ou à condensation, ou d’une pompe à chaleur autre qu’air/air ? Dans ce cas, vous pouvez profiter d’un taux de TVA réduit à 5,5 %. De quoi économiser quelques centaines d’euros supplémentaires sur votre devis !

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