Malgré les progrès réalisés dans la ventilation (régulation intelligente, gaines dynamiques, purification…), la VMC autoréglable est loin d’avoir disparu des logements français. Il faut dire qu’elle reste l’option la plus économique, sans pour autant sacrifier la fiabilité. Mais dans un contexte où la performance énergétique devient un critère central, la VMC autoréglable montre ses limites.
EN RÉSUMÉ :
- La VMC autoréglable renouvelle l’air en continu à débit fixe, quel que soit le taux d’humidité ou l’état d’occupation du logement.
- C’est la solution la plus économique : matériel abordable, installation rapide et entretien simple.
- En revanche, son fonctionnement en continu entraîne des pertes de chaleur et une consommation plus élevée dans les logements bien isolés.
- Elle n’est pas éligible aux aides financières et reste surtout adaptée aux rénovations à petit budget.
Avant d’installer une VMC, vérifiez les besoins de votre logement
Définition : qu’est-ce qu’une VMC autoréglable ?
L’INFO HELLIO
Certaines VMC autoréglables proposent une fonction « boost » pour accélérer l’extraction, par exemple lorsque l’on cuisine, mais c’est un réglage manuel qui ne dépend pas de l’humidité.
La VMC autoréglable est un système de ventilation mécanique contrôlée simple flux qui extrait l'air vicié à débit constant. Contrairement à la VMC hygroréglable, elle ne module pas automatiquement son fonctionnement selon l'humidité : que vous soyez présent ou absent, que l'air soit sec ou humide, le débit d'extraction reste le même dans la cuisine, la salle de bains et les toilettes.
Ce système assure un balayage permanent du logement : l'air neuf entre par des grilles installées dans les pièces de vie (chambres, salon), circule librement sous les portes, puis est extrait dans les pièces humides avant d'être évacué vers l'extérieur par un groupe moteur situé dans les combles.
Ce principe répond à l'arrêté du 24 mars 1982 qui impose l’aération générale et permanente des logements. Les débits d'extraction sont calibrés dès l'installation selon la taille du logement :
- Entre 75 et 135 m3/h pour la cuisine ;
- 15 à 30 m3/h pour la salle de bains ;
- 15 m3/h pour les toilettes.
Les 4 avantages de la VMC autoréglable
La VMC autoréglable est la forme la plus générique de la ventilation mécanique contrôlée. Elle est à la fois simple dans sa conception et économique à l'achat.
Le prix
Le coût du matériel est généralement compris entre 150 et 300 € pour un kit complet, ce qui en fait la solution de ventilation la moins chère du marché. L'installation complète démarre autour de 250 € et peut atteindre 1 000 € selon la complexité du bâti.
La simplicité
Les bouches d'extraction et les entrées d'air sont de simples clapets mécaniques. Le système ne compte pas de capteurs d’humidité. Cette simplicité limite les risques de panne et contribue au côté économique de la VMC autoréglable.
Installation rapide
En rénovation légère ou en remplacement à l’identique, il est souvent possible de conserver les gaines existantes et ne remplacer que le caisson et les bouches. Pour le bailleur, le syndic ou l’occupant, c’est un avantage de taille : on remet un logement d’équerre sans chantier lourd.
Entretien minimal
Il suffit de dépoussiérer le caisson une fois par an et nettoyer les bouches d'extraction et les entrées d'air une fois tous les six mois. Il n’y a donc ni capteurs à remplacer, ni tresses hygroscopiques à surveiller. L'entretien reste à la portée de tous.
Les 4 inconvénients de la VMC autoréglable
La VMC autoréglable a les inconvénients de ses avantages. Le système ventile au même rythme quelles que soient les conditions extérieures, de nuit comme de jour, que le logement soit vide ou occupé. L’absence de modulation a des conséquences sur la facture de chauffage et l’empreinte carbone du foyer.
Des déperditions thermiques
L’INFO HELLIO
En construction neuve RE2020, la VMC autoréglable pénalise les indicateurs énergétiques (Bbio, Cep). C’est pourquoi ce modèle n’est quasiment jamais retenu dans le neuf.
Par définition, la VMC autoréglable extrait à débit fixe et rejette l’air chaud sans le valoriser. Le logement perd donc des calories même la nuit ou en cas d’absence, quand le besoin de ventilation est faible. Dans un logement étanche et bien isolé, ces pertes auront un impact important sur la facture.
Un risque de bruit mal maîtrisé
Les débits fixes imposent au moteur de tourner en continu à la même vitesse. Si le réseau de gaines est mal dimensionné (coudes serrés, diamètres insuffisants et/ou bouches encrassées), le fonctionnement de la VMC autoréglable pourra générer des sifflements et des vibrations.
Pas d’adaptation à l’humidité
Le système ne réagit pas aux pics d'humidité. Après une douche ou pendant la cuisson, l'extraction reste au même niveau qu'en temps normal. L'humidité met plus de temps à être évacuée, ce qui favorise la condensation sur les vitres ou les murs.
Aucune aide financière
La VMC autoréglable n'est éligible ni à MaPrimeRénov', ni aux Certificats d'Économies d'Énergie (CEE). Seules les VMC hygroréglables simple flux peuvent bénéficier des CEE, et les hygroréglables double flux sont éligibles aux deux aides. Cet inconvénient réduit l'écart de prix entre la VMC autoréglable et hygroréglable.
LE CHIFFRE HELLIO : 7 kWhep/m².an
Une VMC autoréglable peut représenter environ 7 kWhep/m2.an de plus qu’une VMC double flux. Pour un logement de 100 m2, cela équivaut à 304 kWh/an et 59 €/an au TRVE (Tarif réglementé de vente de l’électricité) d’octobre 2025 (valeur indicative qui dépend du logement, de la pose et de l’usage.)
VMC autoréglable vs. VMC hygroréglable : quelles différences ?
La principale différence entre ces deux systèmes tient à la modulation des débits. La VMC autoréglable maintient un débit d'extraction constant, quelles que soient les conditions d'humidité ou d'occupation du logement.
La VMC hygroréglable ajuste automatiquement le débit en fonction du taux d'humidité mesuré dans chaque pièce grâce à des capteurs intégrés aux bouches d'extraction et, selon les modèles, aux entrées d'air.
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Critère |
VMC autoréglable |
VMC hygroréglable |
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Fonctionnement |
Débit constant, quel que soit le taux d'humidité |
Débit variable selon le taux d'humidité mesuré |
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Prix du matériel |
150 à 300 € |
300 à 600 € |
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Installation complète |
250 à 1 000 € |
600 à 1 700 € |
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Économies d'énergie |
Aucune modulation, pertes thermiques constantes |
Réduction de 10 à 15 % sur la facture de chauffage |
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Confort |
Extraction identique, jour et nuit |
Adaptation automatique aux besoins réels du logement |
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Niveau sonore |
Moteur en continu à vitesse fixe |
Ralenti en période de faible humidité, moins bruyant |
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Aides financières |
Aucune (ni MaPrimeRénov', ni CEE) |
CEE de 100 à 250 € |
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Logements adaptés |
Maisons anciennes peu étanches, budget serré |
Neuf et rénovation |
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Entretien |
Nettoyage bouches et caisson 2 fois par an |
Nettoyage bouches et caisson 2 fois par an + surveillance capteurs |
Quand choisir la VMC autoréglable ?
Privilégiez cette option dans les deux cas suivants :
- Vous rénovez une maison ancienne avec un budget limité ;
- Vous devez remplacer une VMC autoréglable défaillante.
Dans une maison construite avant les années 1980, les infiltrations d'air parasites compensent en partie la ventilation mécanique. Les débits constants de l’autoréglable pèsent alors un peu moins sur la facture de chauffage.
En revanche, si vous vivez dans un logement bien isolé avec des menuiseries posées après 2010, optez plutôt pour une VMC hygroréglable qui vous fera économiser entre 10 et 15 % sur votre facture de chauffage.
Au final, trois critères doivent guider votre choix : l'étanchéité de votre logement, votre priorité (installation rapide ou économies à long terme) et votre budget.
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