VMC double flux : fonctionnement, avantages et aides

La ventilation des logements est un enjeu sanitaire majeur, à la fois pour préserver la santé des occupants, pour éviter que le bâti se dégrade et pour favoriser les économies d'énergie. Plusieurs types de ventilation mécanique contrôlée existent, dont la VMC double flux, pour s’adapter aux contraintes techniques des bâtiments existants.

Dans les constructions neuves, en plus de l’obligation légale d’avoir une VMC, il est plus aisé d’intégrer la présence d’un système de ventilation performant dès la conception du projet. Pour le parc français existant, cette VMC peut aussi être installée dans le cadre d’une rénovation globale. Hellio vous explique tout ce qu’il y a à savoir sur la VMC double flux et les aides disponibles.

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L’importance de la VMC dans un projet de rénovation globale

Loin d’être un luxe ou un choix, la ventilation des logements est une nécessité pour répondre à plusieurs enjeux :

• Elle permet de faire fonctionner en toute sécurité les appareils à combustion, tels que les chaudières à gaz ou les poêles à bois notamment.
• Aussi, le renouvellement d’air permet de réduire les risques de dégradation prématurée du bâti, causée par l’humidité qui engendre champignons et autres moisissures.
• Enfin, cela protège la santé des occupantes et occupants en réduisant significativement l’exposition à des polluants, présents en grande quantité dans les intérieurs. Que ce soient les poussières ou les substances volatiles émises par les matériaux de construction et le mobilier (peintures, colles, etc.), celles-ci sont à l’origine d’allergies, voire de pathologies bien plus préoccupantes.

Pour s’en prémunir efficacement et de manière continue, la ventilation qui consiste à ouvrir les fenêtres quotidiennement pendant une dizaine de minutes reste essentielle, mais demeure insuffisante.

À noter également que la VMC permet d’optimiser la consommation d’énergie. En effet, elle participe à la bonne circulation de l’air ambiant à l’intérieur du logement, et aide à mieux répartir la chaleur dans les différentes pièces (même si c'est avant tout l'ouverture des portes qui assure cette fonction).

L’amélioration seule de l’isolation, sans prévoir une ventilation adéquate, pourrait engendrer l’effet inverse de celui recherché. En effet, en rendant le logement plus étanche, de la condensation pourrait se former, entraînant humidité et moisissures. Dans le cadre d’un projet de rénovation énergétique globale, il est donc primordial de ne pas négliger l’amélioration de la ventilation.

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Qu’est-ce que la VMC double flux ?

Contrairement à la ventilation naturelle, une VMC crée électriquement un débit d’air, afin de renouveler l’air ambiant du logement, en continu. Cela a pour effet de chasser les odeurs ainsi que l’humidité.

La VMC double flux est composée de plusieurs éléments :

• Une prise d’entrée d’air neuf généralement située en toiture, ou un puits canadien.
• Un échangeur thermique qui récupère une partie des calories de l’air extrait dans le logement, pour le mêler à l’air neuf entrant. L’échangeur génère de la vapeur d’eau, appelée condensat, dont l’évacuation nécessite un raccordement au réseau d’eaux usées.
• Deux réseaux de gaines indépendants, l’un pour amener l’air neuf de l’extérieur vers les pièces de vie (séjour et chambres), l’autre pour évacuer l’air vicié des pièces humides ou de service (WC, salle de bains, cuisine), en passant par l’échangeur thermique.

Cette solution est plus onéreuse que la VMC simple flux. Elle est généralement réservée aux logements très bien isolés ou aux bâtiments neufs qui répondent à la RT 2012 (réglementation thermique 2012, remplacée en 2022 par le RE2020). Dans les autres situations, son installation serait délicate, et l’investissement ne permettrait pas de réaliser les économies d’énergie escomptées.

Les avantages de la VMC double flux

Installer une VMC double flux avec récupération de chaleur présente plusieurs avantages, que ce soit pour limiter le gaspillage énergétique, réduire sa consommation de chauffage ou améliorer la qualité de l’air.

1- Limiter les pertes de chaleur

Comme l’air chaud est moins dense que l’air froid, il a tendance à s’accumuler au niveau du plafond des logements. Dans une pièce dotée uniquement de ventilation naturelle ou d’une VMC simple flux, cet air chaud serait alors perdu en étant extrait soit par les menuiseries extérieures, soit par les bouches d’extraction.

La VMC double flux est quant à elle dotée d’un échangeur thermique qui permet de récupérer une grande partie des calories de chauffage de l’air extrait, pour les restituer dans l’air neuf entrant dans le logement.

Attention : même si ce mécanisme permet de récupérer jusqu’à 70 % de la chaleur contenue dans l’air vicié extrait selon l’Ademe (90% dans les systèmes les plus performants), cela ne signifie absolument pas qu’une ventilation mécanique contrôlée double flux suffit à chauffer un logement.

2- Réduire sa consommation de chauffage

Récupérer les calories de chaleur grâce à l’échangeur thermique a un impact direct sur les consommations de chauffage, puisque l’air insufflé est déjà « réchauffé » par la VMC double flux. Cela permet de conserver plus longtemps la température souhaitée dans le logement, et cela limite le temps de chauffe des appareils de chauffage (radiateurs électriques ou chaudière à gaz notamment).

Pour des économies d’énergies supplémentaires, l’installation d’une VMC double flux thermodynamique est à envisager. Il s’agit de faire entrer l’air neuf dans le logement à partir d’une PAC (pompe à chaleur) ou d’un puits canadien. En effet, le principe est d’extraire cet air à plusieurs mètres de profondeur, via un réseau enterré. En hiver, cet air souterrain est à température plus élevée qu’à l’extérieur. En été, il est plus frais.

3- Garantir un air plus sain

La VMC double flux est dotée de filtres au niveau de l’échangeur thermique, qui permettent d’en limiter l’encrassement et donc de prolonger sa durée de vie. Également, ces filtres assurent une parfaite qualité de l’air intérieur, en le débarrassant de ses principaux allergènes provenant des poussières et du pollen notamment.

L’entretien et le remplacement de ces filtres sont primordiaux, et doivent être réalisés régulièrement, pour garantir un fonctionnement optimal de l’aération et une qualité de l’air irréprochable.

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Quel est le coût d'une ventilation double flux ?

Dans son guide de mai 2022, l'Ademe donne une idée du budget à prévoir pour installer ce type d'équipement. Ainsi, comptez environ :

• 2 300 € HT dans un logement neuf ;
• 3 450 à 4 600 € HT dans un logement existant (rénovation).

Ce prix est bien supérieur à une VMC simple flux, mais ses performances sont aussi bien plus intéressantes.

L'installation d'une VMC double flux

L’installation d’une VMC double flux peut nécessiter des aménagements spécifiques. Dans les petits logements, un système de ventilation mécanique répartie sans conduits peut être suffisant, tandis que les habitations plus grandes demandent des travaux plus conséquents.

Ce type de VMC requiert en effet un réseau de conduits d’air pour diffuser la chaleur ou la fraîcheur dans toutes les pièces du logement. Faire appel à un professionnel qualifié, idéalement certifié RGE (Reconnu Garant de l'Environnement), est donc fortement recommandé. En plus de garantir une installation correcte, cela permet d’accéder aux aides financières gouvernementales pour alléger le coût de l’investissement.

L’entretien d'une VMC double flux

Profiter des aides pour installer une VMC, c’est un bon point de départ. Cependant, sans un entretien régulier, les performances de ce dispositif peuvent rapidement chuter. La fréquence et le type d’entretien dépendent du modèle installé. Notez qu’une partie de cet entretien peut être réalisée par vos soins, bien qu’une intervention ponctuelle d’un professionnel soit nécessaire pour garantir le bon fonctionnement de l’équipement.

Il est recommandé de faire vérifier sa VMC par un professionnel tous les trois ans.

Quelles aides pour installer une VMC double flux ?

L’amélioration énergétique des bâtiments étant un enjeu prioritaire de santé publique, d’importants moyens sont mis en place afin d’accompagner les propriétaires, occupants comme bailleurs, pour les aider à financer leurs travaux.

Aujourd’hui, la rénovation globale représente la meilleure solution à tous les niveaux : confort thermique, gain énergétique et valorisation du bien. Cette démarche étudie et traite tous les postes nécessaires à une rénovation efficace. On pense surtout à l’isolation, aux fenêtres et au remplacement du système de chauffage, mais il ne faut surtout pas oublier la ventilation.

Qu’il s’agisse d’adopter une approche globale ou simplement d’installer une nouvelle ventilation, vous pouvez demander des aides financières massives et ainsi alléger votre budget.

MaPrimeRénov’

Créée en janvier 2020, cette aide a été renforcée par le plan de relance économique en octobre 2020, et est désormais ouverte à l’ensemble des propriétaires, qu’ils soient occupants ou bailleurs. Condition : faire réaliser les travaux par des entreprises labellisées RGE (reconnues garantes de l’environnement).

Le montant de la prime est déterminé par des plafonds de ressources et par la situation géographique du ménage demandeur, pour s’adapter aux plus modestes, mais également aux propriétaires plus aisés. Il existe 4 catégories : bleu, jaune, violet et rose.

Montants MaPrimeRénov' à partir du 1^er février 2023

Une 5^e catégorie concerne les travaux réalisés en copropriété. À noter que MaPrimeRénov’ est cumulable avec les CEE (voir ci-dessous).

Par ailleurs, l’objectif est d’accélérer la rénovation énergétique du parc de logements français, en encourageant les rénovations globales ambitieuses. Pour cela, il est accordé des bonifications en cas de :

• Sortie de passoire énergétique (travaux permettant de sortir des étiquettes F et G) ;
• Classification Bâtiment Basse Consommation (BBC), pour les logements classés A et B ;
• Forfait « rénovation globale » jusqu’à 7 000 € pour encourager les bouquets de travaux ambitieux, comprenant l’installation de VMC double flux. Cette aide est réservée aux ménages violets et roses en 2021, avant une ouverture aux bleus et jaunes en 2022 (sous l’appellation MaPrimeRénov’ Sérénité) ;
• Recours à une assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO).

CEE (certificats d’économies d’énergie)

Mis en place en 2006 pour financer la transition écologique, les certificats d’économies d’énergie sont distribués par les fournisseurs d’énergie pour financer partiellement — voire intégralement dans de rares cas — les travaux engagés par les particuliers pour l’amélioration énergétique de leur logement.

Le montant de l’aide CEE pour des travaux standards varie selon les ressources du demandeur. Il peut également être bonifié par des « Coups de pouce » selon les travaux envisagés :

• Chauffage et/ou isolation,
• Thermostat avec régulation performante,
• Rénovation globale d’une maison individuelle,
• Rénovation globale d’un bâtiment résidentiel collectif.

Le système de ventilation double flux autoréglable ou modulé, à haute performance, entre dans le cadre des CEE.

Taux de TVA à 5,5 %

Les travaux d’amélioration énergétique sont concernés par ce taux réduit, qu’il s’agisse de dépenses en faveur d’économies d’énergie, d’isolation thermique, ou encore de remplacement d’équipements thermiques performants ou utilisant une source d’énergie renouvelable.

L’entreprise doit faire remplir une attestation de TVA à son client pour pouvoir bénéficier de ce taux, sans quoi il sera appliqué le taux normal.

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