Comment installer une VMC double flux correctement ?

Rédigé par Julien Guiselin
Mis à jour le 09 avr. 2025
Temps de lecture : 7 min
installation d’une VMC double flux

Sommaire

Selon les observations de l’OQAI (Observatoire de la qualité de l’air intérieur), l’air intérieur serait pollué entre 5 et 10 fois plus que l’air extérieur. Dans ces conditions, la VMC (ventilation mécanique contrôlée) prend tout son sens.

Les lignes qui suivent s’attardent en détail sur l’installation de la VMC double flux, afin de comprendre sa pertinence, et d’appréhender les compétences d’installateur nécessaires à un tel chantier. Après lecture de ce contenu, vous serez armés pour installer votre propre VMC double flux, ou pour choisir le bon installateur.


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EN RÉSUMÉ :

  • Une VMC double flux permet de filtrer les COV, les particules fines, et d’éviter l’humidité, pour un air intérieur plus sain.
  • La VMC double flux permet entre 7 et 10% d’économies sur le chauffage
  • L’État accorde jusqu’à 2 500 € de subventions pour son installation. Mais pas de subventions en cas d’auto-installation.
  • L’installation d’une VMC se déroule en 4 étapes : pose des bouches de soufflage et d’extraction, installation du caisson et des conduits, raccordement électrique, et mise en service.

Pourquoi installer une VMC double flux ?

Comme nous allons le voir, installer une VMC double flux est un projet positif pour la santé ainsi que pour les économies d’énergie. D’autant plus que plusieurs aides existent afin d’alléger l’investissement des propriétaires intéressés par ce système de ventilation.

Améliorer la qualité de l’air intérieur et éviter l’humidité

L’air intérieur contient une multitude de polluants invisibles qui peuvent nuire à la santé. Il peut s’agir tout d’abord de composés organiques volatils (COV) issus des peintures, des vernis, ou d’autres produits ménagers. Ces COV s’évaporent à température ambiante et se concentrent dans les espaces clos. Ils provoquent des irritations respiratoires et des maux de tête.

Les particules fines provenant de la combustion du chauffage ou du trafic routier sont également un type de polluant. Sans filtres efficaces, elles peuvent s’attaquer à nos poumons et provoquer notamment la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive).

Une VMC double flux est souvent équipée de filtres F7 ou F9, sur l’air neuf, qui captent ces polluants et assainissent votre air intérieur.

Enfin, la VMC permet une évacuation efficace de l’humidité des pièces critiques. Cela préserve la santé des occupants, et assure une bonne durabilité des matériaux tels que le bois, les enduits ou les peintures.

Réduire les factures de chauffage

Au lieu de rejeter simplement l’air à l’extérieur, la VMC double flux récupère la chaleur sur l’air extrait. Son échangeur thermique présente le plus souvent un rendement situé entre 75 et 90 %.

En hiver, lorsque l’air est très froid, cette récupération de chaleur sur l’air extrait induit des besoins en chauffage bien plus faibles qu’avec une VMC simple flux. En été, il est même possible de rafraîchir gratuitement grâce à un bypass de l’échangeur qui laisse entrer l’air pendant la nuit.

picto chiffre HellioLE CHIFFRE HELLIO : 1500 kWh

C’est, selon l’ADEME, la quantité de chaleur approximative que peut récupérer une VMC double flux chaque année dans une maison bien isolée, induisant une économie de chauffage entre 7 et 10 %. 

Bénéficier des aides pour financer son installation

L’installation d’une VMC double flux est éligible aux aides financières selon les revenus du foyer.

MaPrimeRénov’

Le montant de l’aide MaPrimeRénov’ varie entre 1 500 € et 2 500 € selon le niveau des revenus du foyer. Le plafond de dépenses éligibles est de 6 000 €, prix de la VMC double flux et main d’œuvre compris. Une avance de 50 % est possible pour les ménages les plus modestes.

CEE et TVA réduite

L’installation d’une VMC double flux est également éligible aux Certificats d’Économies d’Énergie (CEE). Il s’agit d’une aide versée par les fournisseurs d’énergie, dont le montant varie selon la zone climatique et les performances du système. Enfin, pour les logements de plus de 2 ans, la TVA réduite à 5,5 % s’applique sur l’achat et la pose.

Attention ! Aucune aide n’est accordée en cas d’auto-installation : la pose doit obligatoirement être réalisée par un artisan RGE pour être éligible.


Curieux de connaître le montant des aides ?


Que faut-il savoir avant l’installation d’une VMC double flux ?

Autant au niveau technique que réglementaire, plusieurs compétences sont nécessaires pour installer une VMC double flux dans les règles de l’art.

Normes à respecter

La VMC double flux est soumise à la norme NF EN 13141-7, qui définit les critères de performance aéraulique, d’étanchéité à l’air et de rendement thermique des systèmes de ventilation.

La RE 2020 demande une maîtrise accrue de l’étanchéité à l’air des bâtiments neufs, ce qui impose d’éviter les fuites aérauliques, notamment au niveau des raccords et des pénétrations dans l’enveloppe du bâti.

Pour être éligible aux Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), une centrale de ventilation double flux doit atteindre un rendement minimum de 85 %, tel que défini par le Ministère de la Transition Énergétique. Ce rendement doit être mesuré selon la norme NF EN 13141-7 et certifié par un organisme accrédité par le COFRAC.

À prévoir avant de se lancer dans l’installation

Installer une VMC double flux nécessite des compétences à plusieurs niveaux :

  • en électricité pour raccorder au tableau sur un disjoncteur dédié ;
  • en perçage à la scie cloche afin d’installer les bouches ;
  • et en aéraulique afin de choisir les diamètres de gaines adaptés et d’équilibrer les débits.

La plupart des fabricants fournissent tout le matériel prémonté dans un caisson de ventilation isolé. Mais pour préciser, les matériaux requis à l’installation d’une VMC double flux comprennent :

  • un caisson de ventilation avec échangeur thermique ;
  • des gaines isolées d’épaisseur 50 mm ;
  • des filtres haute efficacité (F7 ou F9) ;
  • des bouches d’extraction et d’insufflation bien dimensionnées selon le débit ;
  • ainsi qu’un système de régulation sur le débit.

La position du caisson de ventilation est très importante. Il doit être situé dans le local technique ou dans les combles isolés afin de limiter les nuisances sonores ou thermiques.


Guide d’installation étape par étape d’une VMC double flux

Préparation du chantier en 3 grandes étapes

picto astuce HellioL’ASTUCE HELLIO

Installer une prise d’air extérieur pour le poêle ou la cheminée permet d’assurer une alimentation en oxygène stable et d’éviter les problèmes de dépression. Dans le cas d’une maison très bien isolée (RT2012 ou RE2020), une arrivée d’air est obligatoire pour tout appareil de combustion.

La première étape consiste en une étude préalable des plans du bâtiment afin d’identifier le meilleur passage des gaines et d’éviter les conflits avec des poutres ou des faux-plafonds.

La deuxième étape implique un calcul des pertes de charge (PDC), c’est-à-dire de la résistance que rencontre l’air lorsqu’il circule dans les conduits. Ces PDC dépendent de la longueur du réseau, du type de conduit, du nombre et de l’angle des coudes.

Un bon calcul permet un écoulement fluide de l’air, des débuts constants en extraction et en soufflage, et moins de bruit aéraulique.

La troisième étape consiste à vérifier la compatibilité avec le chauffage et la hotte de cuisine. Si la maison est équipée d’une cheminée ou d’un poêle, il faut s’assurer que la VMC n'induit pas une dépression qui viendrait perturber le tirage et provoquer un refoulement des fumées.

Installation des bouches d’extraction et d’insufflation

Les bouches d’extraction doivent être placées dans les pièces humides comme la salle de bain, la cuisine ou les WC, afin de capter l’air vicié. Les bouches de soufflage doivent être placées dans les pièces de vie.

Le perçage des ouvertures se pratique à la scie cloche selon les diamètres de bouches, souvent situés entre 125 mm et 160 mm. Le champ devant les bouches doit rester libre, afin de favoriser une bonne diffusion de l’air dans la pièce.

Installation des caissons et des conduits

Installé loin des pièces de vie, le caisson de ventilation doit préférablement être équipé de silentblocs afin de limiter les transmissions vibratoires.

Les gaines qui partent de ce caisson doivent préférablement être rigides (acier galvanisé), isolées thermiquement. Leur tracé doit être le plus direct possible, afin d’éviter les coudes qui augmentent les pertes de charge et le bruit. À ce titre, il vaut mieux privilégier deux coudes à 45° qu’un seul à 90°.

Raccordement électrique et mise en service

Le caisson de ventilation doit être relié au tableau électrique via un disjoncteur dédié conformément à la norme NF C 15-100. De plus, les moteurs de soufflage et d’extraction doivent être connectés à un régulateur de débit, pour ajuster le débit selon l’occupation du logement.

La mise en service inclut :

  • un test de débit au soufflage et à l’extraction ;
  • un contrôle d’étanchéité des gaines ;
  • une activation du bypass automatique pour optimiser la récupération de chaleur en hiver et le rafraîchissement nocturne en été.

Quelques erreurs courantes à éviter

Défaut d’isolation phonique ou thermique

Il est courant de constater un défaut d’isolation phonique ou thermique du caisson de ventilation. Si ce dernier est installé dans un endroit non isolé, il s’expose à des variations de températures importantes.

Cela limite le rendement de l’échangeur thermique et donc les économies d’énergie. De plus, si l’échangeur n’est pas sur silentblocs, les vibrations peuvent devenir très gênantes pour les occupants.

Passage de gaines hors de l’enveloppe isolée du logement

Si les conduits d’air neuf ou extrait traversent des zones non chauffées sans isolation thermique suffisante, comme un garage ou un grenier non isolé, la différence de température entre l’air de la gaine est l’air ambiant provoque de la condensation et de la moisissure. Les conséquences sur la santé sont évidentes.

Mauvais positionnement des bouches

Un bouche de soufflage trop près d’un mur empêche la diffusion homogène de l’air. Une bouche d’extraction mal placée ne récupère pas correctement l’humidité et les polluants des pièces humides. Il en découle un renouvellement d’air insuffisant, et une stagnation de l’humidité et des polluants, pouvant donner une impression d’inefficacité du système.


Entretien et maintenance d’une VMC double flux

La VMC double flux assure un air sain et maximise les économies d’énergie toute l’année. Cependant, un entretien régulier est capital pour maintenir son efficacité. Contrairement au chauffage, il n’existe pas d’obligation réglementaire d’entretien, mais cela reste fortement recommandé pour garantir de bonnes performances sur le long terme.

Remplacement des filtres

La fréquence de remplacement des filtres varie de 6 à 12 mois selon la classe de filtre, l’intensité d’utilisation et le fabricant. En effet, les filtres captent de nombreux COV et autres particules fines qui encrassent leurs poches et réduisent le débit d’air. Les ventilateurs doivent compenser en tournant plus vite, et le rendement de l’échangeur diminue.

Vérification des bouches de soufflage et d’extraction

Au niveau des bouches d’extraction et d’insufflation, de nombreuses poussières et autres graisses peuvent s’accumuler, ce qui peut perturber le débit d’air. C’est pourquoi un nettoyage régulier s’impose, généralement tous les 2 ans, afin de maintenir un flux d’air constant.

Nettoyage complet de l’échangeur et des gaines

L’échangeur thermique, comme les gaines de ventilation, s’encrasse avec le temps. Cela implique une augmentation des pertes de charge comme pour les filtres encrassés. Par ailleurs, les micro-organismes, moisissures et autres poussières peuvent s’accumuler dans les gaines, ce qui menace la santé des occupants. Le nettoyage de ces éléments est donc essentiel, et se pratique généralement tous les 10 ans.


Un projet d’installation de VMC double flux ?


Tags associés : Conseils, Ventilation

picto rédacteur blanc

Cet article a été rédigé par Julien Guiselin,

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