Rétrofit voiture électrique​ : tout comprendre

Face à l’urgence climatique et à la montée en puissance des zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) dans les grandes villes, la question de la transition énergétique pour les voitures devient centrale. Si les véhicules électriques neufs représentent une solution évidente, certains freins subsistent : le prix du véhicule ou encore l’impact environnemental lié à la production de véhicules neufs. C’est là qu’intervient le rétrofit pour voiture électrique. Voici tout ce qu’il faut savoir sur le sujet.

Envie de passer à la voiture électrique ?

Le retrofit électrique : une alternative durable aux véhicules neufs

Qu’il soit à batterie ou à pile à combustible, le rétrofit consiste à transformer une voiture thermique (essence ou diesel) en véhicule électrique, lui offrant ainsi une seconde vie. Cette opération permet ainsi de transformer une voiture à combustion interne en véhicule électrique.

Depuis le 4 avril 2020, cette pratique est autorisée en France, dans le cadre d'une démarche visant à réduire les émissions de CO₂ et les polluants atmosphériques. Le retrofit s'inscrit dans une logique d'économie circulaire, en prolongeant la durée de vie des véhicules existants et en limitant la production de nouveaux modèles.

À voir aussi : Qu’est-ce que le leasing social d’une voiture électrique ?

Comment rétrofiter un véhicule ?

Le rétrofit électrique est un processus strictement encadré. Chaque étape doit être respectée pour que votre véhicule puisse être homologué et circuler légalement.

Utiliser un kit rétrofit homologué

La première étape consiste à s’assurer que la conversion est techniquement possible et sûre. Conformément à l’article 3 de l’arrêté du 13 mars 2020, l’installateur habilité doit vérifier que :

• le véhicule à transformer est en bon état mécanique ;
• les conditions de transformation respectent les exigences de sécurité liées à l’homologation.

Une fois ces vérifications effectuées, le professionnel utilise un kit de rétrofit homologué par l’UTAC CERAM. Le but est de garantir que tous les composants répondent aux normes en vigueur.

Procéder à transformation du véhicule

Avec le kit homologué, l’installateur peut procéder à la conversion proprement dite. Cruciale pour assurer la sécurité, la performance et la durabilité du véhicule converti, cette étape implique :

• le retrait du moteur thermique, du réservoir et de la ligne d’échappement ;
• l’installation du moteur électrique à la place de l’ancien moteur ;
• la pose des batteries, généralement réparties à l’avant et à l’arrière pour respecter la répartition d’origine des masses ;
• l’installation de la prise de recharge, souvent à l’emplacement de l’orifice du réservoir de carburant.

Obtenir l’homologation de son véhicule

Après la transformation, le véhicule doit passer une évaluation de conformité auprès de l’UTAC CERAM. Si tous les critères sont validés :

• un agrément de prototype est délivré ;
• une plaque de conversion est apposée à côté de la plaque constructeur, indiquant le fabricant du kit, le numéro VIN, le numéro de réception d’agrément prototype et la mention « Conversion de la motorisation en électrique ».

Cette homologation officialise la transformation et permet au véhicule de circuler légalement.

Mettre à jour la carte grise

Dernière étape et pas des moindres : la mise à jour du certificat d’immatriculation. Dans un délai d’un mois après la conversion, il est possible de le faire :

• en ligne sur le site de l’ANTS (Agence nationale des titres sécurisés) ;
• ou via un professionnel habilité par le Ministère de l’Intérieur.

La mise à jour de la carte grise confirme officiellement que le véhicule est désormais électrique. Il garantit sa conformité administrative pour circuler sur la route.

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Pourquoi faire un rétrofit électrique sur une voiture ?

Le rétrofit électrique n’est pas seulement une alternative technologique. Il répond également à des enjeux écologiques et économiques majeurs.

Les enjeux écologiques du rétrofit électrique

Transformer un véhicule thermique en électrique contribue directement à réduire son empreinte carbone. Dans le cadre de l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050, il est essentiel de faciliter le passage à l’électrique. Les zones à faibles émissions mobilité limitent la circulation des véhicules les plus polluants, généralement ceux classés Crit’Air 4 et 5, et progressivement les Crit’Air 3. Convertir sa voiture thermique en véhicule électrique permet alors de passer à un Crit’Air 0 et de circuler librement dans ces zones urbaines tout en réduisant son impact environnemental. 

Selon une étude de l’Ademe basée sur l’analyse du cycle de vie (ACV), le rétrofit électrique est par ailleurs nettement moins polluant que l’achat d’un véhicule neuf ou que la poursuite de l’utilisation d’un diesel :

• Citadines : réduction de CO₂ de 66 % par rapport au diesel, 47 % par rapport à un véhicule neuf.
• Utilitaires légers et fourgonnettes : - 61 % vs diesel, - 65 % vs neuf.
• Véhicules lourds : - 87 % vs diesel, - 37 % vs neuf.

Le potentiel de conversion est important. Entre 15 000 et 1,25 million de véhicules pourraient être rétrofités d’ici 2030, avec une priorité donnée aux citadines des particuliers. Cette démarche s’inscrit dans une logique d’économie circulaire, où les véhicules existants sont rénovés, transformés et recyclés.

Les impacts économiques du rétrofit électrique

Le rétrofit électrique n’apporte pas seulement des bénéfices environnementaux. Il stimule également l’économie locale et la création d’emplois. Selon l’Association de l’Industrie du Rétrofit Électrique (AIRe), cette filière génère de nouvelles compétences professionnelles et de nouvelles activités, notamment pour les fabricants de kits et les installateurs agréés.

Pour les garagistes traditionnels, le rétrofit représente une activité complémentaire. L’entretien des véhicules électriques étant moins fréquent et moins coûteux que celui des véhicules thermiques, cette reconversion permet de maintenir et diversifier leur activité.

La filière contribue aussi à soutenir les professionnels qui dépendent de la mobilité, comme les commerçants ou les artisans. Selon une étude de la MAPA et de REV Mobilities, la moitié des véhicules utilitaires circulant dans certains secteurs professionnels sont éligibles au rétrofit, soit plus de 18 000 engins pouvant bénéficier d’une conversion électrique. Cette solution permet donc aux professionnels de continuer leur activité sans contrainte, tout en adoptant une mobilité plus durable.

Quels sont les inconvénients du rétrofit électrique ?

Malgré ses nombreux avantages, le rétrofit présente certaines limitations. Le coût initial de la conversion peut être élevé, bien que généralement inférieur à l'achat d'un véhicule électrique neuf. Par ailleurs, l'autonomie des véhicules rétrofités peut être inférieure à celle des modèles neufs, en fonction de la capacité de la batterie installée.

La durée de vie des véhicules convertis est également un facteur à considérer. Selon les normes en vigueur, la durée de vie conventionnelle d'un véhicule ayant fait l'objet d'une opération de rétrofit est de 12 ans, contre 16 ans pour un véhicule neuf (Source : Arrêté du 19 mai 2025). Cette différence peut influencer la valorisation du véhicule sur le marché de l'occasion.

Combien coûte le rétrofit électrique de sa voiture ?

Le prix d’un rétrofit varie en fonction de plusieurs paramètres, tels que le modèle du véhicule, la technologie choisie pour la conversion et le prestataire sélectionné. En moyenne, le prix d'une conversion se situe entre 8 000 et 20 000 euros, mais il peut dépasser cette fourchette pour des véhicules spécifiques ou des configurations personnalisées (Source : Ministère de la Transition écologique).

Avant de sauter le pas, n’hésitez pas à comparer les offres des différents professionnels et de bien vérifier les garanties proposées, notamment en matière de performance et de sécurité des composants installés.

Quelles sont les aides pour réduire le coût de son projet de rétrofit électrique ?

Pour encourager le recours au rétrofit, plusieurs dispositifs d'aides financières sont mis en place. D’abord, une prime au rétrofit électrique ou hybride rechargeable peut être accordée selon le type de véhicule et le revenu du demandeur. Pour une voiture particulière, elle peut atteindre jusqu’à 5 000 € pour les ménages très modestes et 1 500 € pour les ménages modestes. Pour les véhicules utilitaires légers, la prime peut aller de 4 000 € à 8 000 €, selon la catégorie du véhicule. (Source : Service Public).

De son côté, la prime CEE pour voiture électrique de la fiche TRA-EQ-117 peut également contribuer au financement de l'opération. Ici, le montant varie en fonction du type de véhicule et des revenus du ménage. Le rétrofit hybride rechargeable n’est, quant à lui, pas éligible à la prime énergie.

Ces deux primes sont bien cumulables entre elles. Pour obtenir la prime et réduire le reste à charge de votre rétrofit électrique, il suffit de vous rendre dans l’installateur habilité de votre choix et de demander la prime Hellio. Votre interlocuteur se chargera alors de transmettre la demande de prime auprès de nos équipes.

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