Tout savoir sur le gaz naturel

Popularisé en France et en Europe à partir des années 50, le gaz naturel est utilisé à la fois dans l’habitat, dans l’industrie et pour la production d’énergie. Mais aujourd’hui, dans un contexte de transition énergétique, les pouvoirs publics font le choix d’abandonner progressivement ce combustible fossile. Quelles sont les spécificités du gaz naturel ? Quelles ont été ses évolutions, et pourquoi choisir de se passer, petit à petit, de cette source d’énergie ? Le point sur la question.

Besoin d’installer une chaudière plus performante ?

Qu’appelle-t-on gaz naturel ?

Présent en quantité dans certains sous-sols terrestres et marins, le gaz naturel est une ressource qui offre des rendements élevés. C’est notamment pour cette raison que l’usage de cette source d’énergie s’est largement popularisé au cours des dernières décennies dans l’habitat comme dans l’industrie ou les transports.

D’où provient le gaz naturel ?

Énergie fossile, le gaz naturel est — comme son nom l’indique — disponible directement dans la nature.

Il est le résultat de la décomposition de micro-organismes et de végétaux, emprisonnés dans le sous-sol terrestre ou marin depuis des millions d’années. Sous l’effet de la pression et de la chaleur, ces couches sédimentaires se transforment, petit à petit, en gaz naturel ou en pétrole.

La formation de gaz naturel n’est pas liée à une période spécifique de l’histoire ou de la préhistoire. D’ailleurs, ce phénomène se poursuit encore aujourd’hui.

Cependant, cette énergie est non renouvelable et les réserves se tarissent peu à peu.

Quelle est la composition du gaz naturel ?

Incolore et inodore, le gaz naturel est principalement constitué de méthane, composé chimique de la famille des hydrocarbures, puisqu’il n’est fait que d’atomes de carbone et d’hydrogène.

Le gaz naturel peut également contenir une très faible quantité d’autres alcanes (propane, butane…), mais aussi de dioxyde de carbone, d’azote, de sulfures ou d’hélium.

Différents types de gaz naturel ?

On distingue généralement le gaz naturel conventionnel du gaz de schiste. Ce dernier est également un gaz naturel, mais il présente une spécificité : il est emprisonné à très grande profondeur, au cœur de roches-mères argileuses. Il doit donc être extrait via hydrofracturation, une opération complexe qui consiste à injecter de l’eau sous pression accompagnée d’additifs qui polluent les nappes phréatiques.

L’extraction par fracturation est interdite en France. Cependant, depuis fin 2018, du gaz de schiste américain est exporté sur notre territoire (source : EIA - US Energy Information Administration - Agence de l’information de l’énergie américaine).

Quelles sont les propriétés du gaz naturel ?

La combustion du gaz naturel n’émet pas de poussières, et il constitue la moins polluante des sources d’énergie fossile. En effet, le gaz naturel dégage moins d’oxyde d’azote que le fioul ou que le charbon. Et, à chaleur égale, il produit moins de CO₂ que la plupart des autres énergies fossiles.

Légèrement plus léger que l’air — contrairement au propane par exemple — le gaz naturel se dissipe rapidement dans l’atmosphère lorsque les pièces sont bien aérées. Il n’est pas toxique sauf à une concentration élevée, où il peut causer l’asphyxie.

Il ne s’enflamme qu’au-delà d’un important taux de concentration dans l’air, et en présence d’une flamme.

Enfin, le gaz naturel dispose d’un très bon rendement énergétique. Ce qui signifie que l’énergie nécessaire à sa combustion est quasi intégralement restituée, sous forme de chaleur utile notamment. Ainsi, il n’est pas rare que des équipements de chauffage tels qu’une chaudière à condensation permettent un rendement avoisinant les 100 %.

Toutes ces caractéristiques en ont fait, durant des années, une source d’énergie aussi répandue que populaire.

Comment réduire le montant de mes factures d’énergie ?

Quelles sont les utilisations du gaz naturel ?

Depuis les années 50, l’usage du gaz naturel s’est progressivement développé en Europe. Parmi ses principales utilisations domestiques : le chauffage, la cuisson et la production d’eau chaude. Le gaz naturel est également exploité dans l’industrie et pour la production d’électricité.

Une popularisation à partir des années 50

Dès l’Antiquité, le gaz naturel est utilisé en Chine comme combustible et comme source d’éclairage. Mais il faut attendre le milieu du 18^e siècle pour que le physicien italien Alessandro Volta découvre les propriétés inflammables du méthane, et que le gaz manufacturé se développe en Europe. Fabriqué dans des usines, principalement à partir de houille, ce gaz sert alors au chauffage et à l’éclairage.

C’est seulement à partir des années 1950 que le gaz naturel commence à susciter un intérêt. Puis, au fil des décennies, il finit par supplanter le gaz manufacturé dans l’usage domestique et industriel. En effet, son pouvoir calorifique est supérieur à celui du gaz manufacturé, et son utilisation est bien plus sûre.

Les usages domestiques

Le gaz naturel est principalement utilisé pour le chauffage, pour la cuisson et pour la production d’eau chaude sanitaire (ECS).

Très populaire dans les cuisines françaises, le gaz naturel est présent dans de nombreux foyers en tant que mode de cuisson. Économique, précis et rapide, il plaît également aux professionnels du secteur culinaire, car il permet de cuire les aliments de manière homogène.

L’utilisation dans les industries et les transports

Au cours des dernières années, l’usage du gaz naturel s’est également développé à travers le monde dans :

• Les centrales électriques,
• L’industrie (pétrochimie),
• Le secteur des transports, qui utilise le gaz naturel comprimé (GNC) ou le gaz naturel liquéfié (GNL) en tant que carburant.

Actuellement, en Europe, 55 % de la consommation de gaz naturel est destinée à l’industrie et au secteur électrique. (Source : IFPEN - énergies nouvelles)

Un projet de rénovation énergétique ?

Gaz naturel et transition énergétique

La volonté des pouvoirs publics est de remplacer petit à petit les énergies fossiles telles que le gaz naturel par des énergies renouvelables. Des mesures ont d’ores et déjà été prises dans ce sens, dans l’habitat neuf.

Une volonté des pouvoirs publics d’abandonner le gaz

Depuis quelques années, le gouvernement français suit une politique visant à supprimer progressivement le gaz naturel des ressources utilisées pour produire de l’énergie.

Bien que le gaz naturel soit l’une des énergies fossiles les moins émettrices de CO₂ et de particules fines, la France préfère en effet se tourner vers des options renouvelables telles que l’énergie solaire ou éolienne ainsi que vers l’énergie nucléaire. Ces dernières sont bien moins carbonées.

Différentes mesures ont donc été prises en ce sens. Parmi elles, l’interdiction des chaudières à gaz dans toutes les nouvelles constructions depuis le 1^er janvier 2022. Tous les modèles sont concernés, y compris les chaudières à condensation.

D’autres pays de l’Union européenne ou situés hors UE, tels que la Grande-Bretagne, vont d’ailleurs dans le même sens que la France. Les Pays-Bas se sont, par exemple, positionnés dès 2018 pour la fin des chaudières à gaz.

Pourquoi abandonner le gaz naturel ?

Les exigences de la RE2020, nouvelle réglementation énergétique et environnementale de la construction neuve, vont entraîner la disparition progressive des chauffages qui utilisent les énergies fossiles telles que le gaz naturel. Les chauffages au charbon et au fioul sont également concernés.

En effet, ces énergies sont non renouvelables, et plus émettrices de CO₂ que les alternatives dites « responsables ». Elles génèrent également une exploitation intensive qui dégrade considérablement l’environnement (mines, puits, transport…).

Selon la Base Carbone publiée par l’Ademe (Agence de la transition énergétique), on observe les émissions de CO₂ suivantes pour les différentes sources d’énergie :

Utilisation du gaz naturel : quelles évolutions ces dernières années ?

Après une forte croissance dans les années 1990, la consommation de gaz naturel en France s’est stabilisée autour de 500 térawatts-heures annuels (TWh) depuis le début des années 2000, et est en baisse constante depuis 2019.

En 2022, elle était de 463 TWh, soit une baisse de 2,7 % par rapport à 2021.

Si la consommation globale est relativement stable, les utilisations du gaz naturel ont, quant à elles, énormément évolué. Sur la période allant des années 1990 à nos jours, on constate des différences notables de comportement selon les secteurs.

La consommation de l’industrie a chuté de 20 %, tandis que l’utilisation du gaz naturel pour la production de chaleur et d’électricité a bondi de 36 % sur ce même laps de temps (source : statistiques du ministère de l’Écologie et du Développement durable).

Variation de son coût et crise énergétique

Cela n’aura pas échappé aux Français et aux Françaises. Ces dernières années, les prix de l’énergie ont fortement augmenté, et notamment celui du gaz naturel.

En cause : la reprise économique chinoise post-Covid couplée à une saison 2020 très froide en Europe et en Asie. Autant de facteurs qui, depuis, ont impacté les réserves de gaz naturel… et les tarifs !

Autre facteur explicatif : le fait que la France ne dispose pas de réserve de gaz naturel sur son territoire. Notre pays est par conséquent très vulnérable aux fluctuations sur le marché mondial. Or, depuis le début du conflit russo-ukrainien, les prix se sont envolés.

Selon le ministère de la Transition écologique, en 2022, les ménages ont eu à faire face à une augmentation de 25 % du prix du gaz naturel, toutes taxes comprises (et à + 7 % du prix de l’électricité…).

Toutefois, la mise en place du bouclier tarifaire a permis aux Françaises et Français d’être mieux protégés que leurs voisins européens face à la flambée des prix de l’énergie.

Financez l’installation d’un système de chauffage décarboné !