Provenant de la terre et des sous-sols où ils ont mis des millions d’années à se former, le gaz, le pétrole et le charbon constituent les trois principales énergies fossiles utilisées à travers le monde. Performantes et facilement exploitables, ces ressources sont employées massivement depuis l’ère industrielle, pour le chauffage ou les transports. Mais au fil du temps, les énergies fossiles se raréfient. Elles présentent un autre problème majeur : celui d’être responsables de la plupart des émissions de gaz à effet de serre. De nombreux États ont donc amorcé un abandon progressif de leur usage, au profit d’énergies renouvelables. Tour d’horizon.
Un projet de rénovation énergétique?
Énergies fossiles : de quoi parle-t-on ?
On qualifie de « fossile » une énergie obtenue à partir de la combustion de matière organique fossilisée contenue dans le sous-sol terrestre. Le gaz, le pétrole et le charbon proviennent ainsi de l’exploitation de gisements souterrains issus de la décomposition d’organismes vivants comme des végétaux (arbres, fougères…), ou encore de divers animaux et microorganismes comme les planctons.
C’est au cours de très longs processus — s’étalant pour certains sur des centaines de millions d’années — que ces matières organiques se transforment progressivement en substance combustible, dans les profondeurs de la Terre, sous l’effet de la température et de la pression.
Pourquoi les énergies fossiles ne sont-elles pas renouvelables ?
Contrairement aux énergies renouvelables, les énergies fossiles finiront tôt ou tard par manquer. Du moins à l’échelle humaine. Elles mettent en effet des millions d’années à se créer, et le stock dont nous disposons naturellement sur la Terre finira donc par s’épuiser. À l’inverse, on considère que le bois est renouvelable car il peut repousser suffisamment rapidement pour compenser son exploitation, tant qu’elle ne croît pas fortement.
L’INFO HELLIO
Selon les prévisions publiées fin 2022 par l’Agence internationale de l’énergie (IEA), il faudra attendre 2035 pour que la consommation de pétrole se stabilise. Puis il faudra patienter encore de nombreuses années pour qu’elle baisse significativement. Et ce, malgré les investissements massifs de certains pays du globe dans les véhicules électriques et les énergies renouvelables.
Cependant, les énergies fossiles ne sont pas les seules à être considérées comme non renouvelables. C’est également le cas de l’énergie nucléaire.
En effet, bien qu’il ne s’agisse pas d’une énergie fossile, les ressources en uranium sont, elles aussi, vouées à se tarir au fil des ans.
Vous souhaitez réduire votre consommation d’énergie ?
Zoom sur les différents types d’énergies fossiles et leur utilisation
Le pétrole, le gaz naturel et le charbon restent très utilisés dans le monde. En particulier pour la production d’énergie ou de chauffage ainsi que dans le secteur des transports.
Pétrole : la source d’énergie prisée dans les transports et l’industrie
Huile minérale d’origine naturelle, « l’or noir » est majoritairement utilisé dans les transports. Diesel, essence, kérosène… En 2019, les produits pétroliers routiers ont, à eux seuls, représenté 92,5 % de la consommation d’énergie de la filière. Ce qui fait des transports le secteur produisant le plus de gaz à effet de serre en France, avec 31 % des émissions nationales (les chiffres clés du transport en France).
Le pétrole est aussi plébiscité dans le secteur de l’industrie. Il sert en effet de matière première à la fabrication des emballages plastiques, des peintures, des médicaments, des shampooings, ou encore des vêtements. C’est bien simple : autour de nous, les produits contenant du pétrole sont omniprésents !
LE CHIFFRE HELLIO : 99 %
Environ 99 % des matières plastiques et une majorité des textiles (nylons, polyesters…) sont issus de la pétrochimie.
Le pétrole ne s’utilise pas « brut » : il doit être raffiné, c'est-à-dire être débarrassé au préalable de divers autres composés chimiques. Une étape délicate, qui n’est pas sans impact pour l’environnement.
Les réserves de pétrole sont inégalement réparties sur la Terre. Comme le précise l’IFPEN, les deux tiers des réserves de pétrole se trouvent au Moyen-Orient. Dans le monde, environ 30 000 gisements rentables ont été identifiés. Parmi eux, une soixantaine de gisements sont des « super-géants » qui, pour la plupart, se trouvent également dans ce secteur géographique !
Faites baisser vos factures de chauffage
Le charbon, toujours plébiscité pour la production d’énergie
Roche sédimentaire combustible riche en carbone, le charbon s’est formé il y a plus de 300 millions d’années.
Cette matière organique est le produit de la décomposition d’immenses forêts de fougères et d’autres espèces enterrées dans les marécages au cours des temps géologiques.
Le charbon est un combustible dont l’usage s’est considérablement développé au cours de la révolution industrielle. Encore aujourd’hui, le charbon reste massivement utilisé à travers le monde à la fois pour la production d’énergie, la sidérurgie, la cimenterie ou encore le chauffage.
Aujourd’hui, 36 % de l’électricité mondiale est produite à partir du charbon, qui reste la première source d’électricité au monde (Rapport Global Electricity Review, 2022).
À l’heure actuelle, le charbon correspond à 2,9 % de l’énergie utilisée en France.
Le gaz naturel, troisième source d’énergie la plus utilisée au monde
Composé d’un mélange d’hydrocarbures, le gaz naturel se forme dans des gisements souterrains. Tout comme le pétrole, il est extrait du sous-sol à l’aide de forages. Puis il est transporté par gazoduc ou par navire méthanier.
Le gaz naturel est utilisable sans transformation majeure. C’est la source d’énergie la plus utilisée au monde après le pétrole et le charbon, notamment pour la production de chaleur et d’électricité. Mais le gaz est également utilisé dans le refroidissement, le transport et l’industrie.
LE CHIFFRE HELLIO : 30,9 %
Sur la planète, l’énergie la plus utilisée est le pétrole (30,9 %) suivi du charbon (26,8 %) et du gaz naturel (23,2 %) selon l’Agence nationale de l’énergie.
Énergies fossiles : quels avantages et quels inconvénients ?
Rentabilité, disponibilité… Les énergies fossiles disposent d’atouts indéniables. Mais elles présentent aussi des inconvénients majeurs. En particulier quant à leur impact sur l’environnement et sur le changement climatique.
Des énergies efficaces et facilement disponibles à travers le monde
Le pétrole, le charbon et le gaz naturel sont d’excellents combustibles offrant des rendements élevés. C’est l’une des raisons majeures de leur succès, notamment pour le chauffage.
Par exemple, aujourd’hui, certaines chaudières à gaz sont capables de convertir une grande partie du combustible en énergie utile, ce qui réduit les pertes.
Faciles à transporter, que ce soit par bateau, par camion, ou encore par pipeline, les énergies fossiles sont également faciles à stocker et disponibles tout au long de l’année.
Un impact majeur sur l’environnement et le climat
La combustion des énergies fossiles libère d’importantes quantités de dioxyde de carbone, ainsi que d’autres gaz à effet de serre. Leur utilisation massive contribue donc directement au réchauffement climatique.
De plus, leur extraction comme leur combustion libère des polluants et d’autres substances toxiques qui se retrouvent alors dans l’air ou dans l’eau. Autant de produits pouvant avoir des effets catastrophiques sur la santé humaine comme sur l’environnement.
L’INFO HELLIO
La France importe la quasi-totalité des énergies fossiles qu’elle consomme. La facture globale s’élève à 108,6 milliards d’euros en 2022 selon notre-environnement.gouv.
Autre inconvénient majeur des énergies fossiles : leur épuisement. Non renouvelables, elles sont vouées à se raréfier et disparaître progressivement. D’ailleurs, c’est parce qu’elles sont plus difficiles à extraire qu’auparavant que l’industrie se tourne désormais vers l’exploitation de gisements moins accessibles, plus coûteux, mais aussi plus nocifs pour l’environnement. Par exemple, le gaz ou le pétrole de schiste, ainsi que les sables bitumineux.
Enfin, ces différentes sources d'énergie sont inégalement réparties à travers le monde. Certains pays dépendants de ces énergies et n’ayant pas de gisements sur leurs territoires sont vulnérables aux fluctuations de prix sur le marché mondial. De même qu’aux interruptions de l’approvisionnement à la suite de catastrophes naturelles ou de conflits géopolitiques.
Transition énergétique : vers l’abandon des énergies fossiles
Au vu de l’urgence climatique, l’abandon progressif des énergies fossiles est devenu une absolue nécessité pour de nombreux États.
Un peu partout dans le monde, notamment en Europe, l’utilisation des énergies fossiles chute. La production d’électricité à base de combustibles fossiles a baissé d’au moins 20 % dans 22 pays européens. Pas moins de cinq pays de l’UE, à savoir le Portugal, l’Autriche, la Bulgarie, l’Estonie et la Finlande, ont même vu leur utilisation diminuer de 30 % (rapport sur la production d’électricité dans les pays de l'Union européenne).
Dans notre pays, les énergies renouvelables — hydraulique, solaire thermique ou photovoltaïque, biomasse, éolien… — occupent une part croissante dans le bouquet énergétique national, avec 28 % de la production primaire d’énergie en 2022 selon le gouvernement. Les fournisseurs d’énergie s’engagent eux aussi dans la transition énergétique, en proposant de plus en plus d’offres d’électricité verte ou de biogaz. Les particuliers sont incités à réduire leur empreinte carbone, en entreprenant un projet de rénovation énergétique de leur maison. L’objectif : réduire notre dépendance aux énergies fossiles.
L’ASTUCE HELLIO
Différentes aides financières sont accessibles aux ménages qui souhaitent entreprendre la rénovation énergétique de leur logement. Travaux d’isolation, remplacement d’un système de chauffage à énergie fossile, rénovation d’ampleur : de nombreux projets sont éligibles à des dispositifs tels que MaPrimeRénov’ ou la prime énergie (CEE).
Cependant, malgré ces efforts, le pétrole reste prépondérant dans les transports. Afin de réduire progressivement cette dépendance, différentes mesures sont lancées au niveau national et international, comme l’incitation à passer du diesel à l’électrique pour les automobiles, ou encore à utiliser toujours davantage les transports en commun. On parle de mobilité décarbonée.
Axée sur les énergies fossiles, la COP 28 qui s’est déroulée en décembre 2023 a, quant à elle, permis quelques avancées. Un accord a été ratifié par 200 pays en faveur d’une « transition » en dehors des énergies fossiles. Le texte final de la COP 28 reconnaît également le rôle que doit jouer l’énergie nucléaire pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
Reste à accomplir le plus difficile : passer de la théorie à la pratique à grande échelle, et des grandes déclarations à des actes concrets qui portent leurs fruits.
Réduisez l’empreinte carbone de votre logement