Chaudière fioul : la fin d’un mode de chauffage trop polluant

Rédigé par Antoine
Mis à jour le 18 janv. 2024
Temps de lecture : 7 min
chaudière fioul

Le chauffage au fioul, autrefois populaire et répandu, se consume à petit feu. Même s’il demeure apprécié d’une partie des Français et des Françaises aujourd’hui, ses avantages peinent à gommer ses inconvénients. Très polluante et source d’inconfort thermique, la chaudière fioul n’est plus adaptée aux enjeux climatiques et sociaux actuels.

La réglementation évolue : depuis 2022, fini les installations de nouvelles chaudières au fioul domestique dans le parc existant (le secteur neuf était déjà concerné). Place aux énergies renouvelables pour chauffer les logements des ménages français à un coût plus abordable ! Tour d’horizon des raisons de la disparition progressive de la chaudière au fioul et des aides disponibles pour la remplacer.


Remplacement de chaudière fioul : vous avez le droit à des primes !


Qu’est-ce qu’une chaudière au fioul ?

La chaudière constitue l’élément phare d’un système de chauffage central individuel ou collectif. Elle génère de la vapeur d’eau ou de l’eau chaude qui est ensuite distribuée dans le réseau de chauffage du logement (émetteurs tels que des radiateurs ou un plancher chauffant). Plusieurs modèles existent : les chaudières électriques, à gaz, à bois, au charbon ou encore au fioul.

Principe de fonctionnement du chauffage au fioul

Lexique : fioul domestique

Le fioul domestique, (fuel en anglais ou mazout), est un combustible obtenu après raffinage de pétrole brut. Ce produit appartient donc à la catégorie des énergies fossiles, puisqu’il provient de la décomposition d’organismes vivants dans le sol.

Les chaudières sont des appareils qui fonctionnent par combustion. Elles brûlent de la matière pour transformer les calories obtenues en énergie thermique. Dans le cas d’une chaudière dite « au fioul », la substance utilisée est donc le fioul. Une cuve de stockage, placée à l’intérieur ou à l’extérieur du domicile, accueille le combustible. Il est ensuite acheminé jusqu’à la chaudière où le brûleur l’enflamme. Ce phénomène de combustion chauffe alors l’eau du système central qui alimente les radiateurs ou le sol chauffant de la maison. Certaines chaudières fioul produisent également de l’eau chaude sanitaire pour les besoins des occupantes et occupants du logement.

remplacement-chaudiereÀ noter : toutes les chaudières doivent faire l’objet d’un entretien annuel, dès lors que leur puissance est comprise entre 4 et 400 kW (kilowatts), quel que soit le type de combustible (fioul, gaz, bois, charbon…).

Les types de chaudières au fioul

Trois catégories de chaudières utilisent cette matière issue du pétrole :

  • La chaudière fioul classique : cet ancien équipement standard chauffe l’eau à 90 °C avant qu’elle ne circule dans le réseau. Il consomme beaucoup de combustible, et n’offre qu’un faible rendement.
  • La chaudière fioul basse température : elle permet de réaliser des économies d’énergie par rapport au modèle standard, grâce à une température de chauffe moins élevée.
  • La chaudière fioul à condensation : elle génère de la condensation par combustion, puis capte l’énergie dégagée par les fumées afin de préchauffer l’eau du réseau. Ce mode de chauffage est moins énergivore que les versions précitées, et garantit un meilleur rendement.

Ces systèmes sont 100 % fossiles, c’est-à-dire qu’ils fonctionnent exclusivement au fioul. Mais une autre famille d’appareils existe : les chaudières hybrides. Deux sources d’énergie les alimentent, l’une renouvelable, l’autre fossile. Avec cette configuration, une pompe à chaleur air/eau (PAC) assure la production principale de chauffage, tandis qu’une chaudière à condensation prend le relais lorsque les températures sont trop froides.

Les avantages et inconvénients des anciennes chaudières au fioul

picto-bulle-check-bleuPour chauffer leur habitation, de nombreux ménages français demeurent attachés au fioul domestique en raison de ses bons côtés. D’après une étude de Fioulmarket et OpinionWay, les utilisatrices et utilisateurs interrogés jugent notamment le fioul facile à utiliser, fiable, et doté d’un fort pouvoir calorifique.

Autre atout : le chauffage au fioul ne nécessite pas d’abonnement, contrairement à d’autres énergies comme le gaz ou l’électricité. Seul le remplissage de la cuve génère une facture à régler.

Néanmoins, des ombres viennent noircir le tableau de cette vision positive du fioul :

  • Le prix du fioul est volatil : il est lié au cours du pétrole, et peut donc fortement augmenter ou baisser d’une semaine à l’autre.
  • Le fioul reste une énergie chère : le combustible a enregistré une hausse supérieure à 220 € durant les deux mois d’été 2023, portant les 1 000 litres à 1 342 € au 28 août, selon Fioulmarket.
  • Le chauffage au fioul libère des particules fines et des oxydes d’azote : ces substances sont nocives pour la santé, et dégagent des odeurs d’hydrocarbures désagréables.
  • Le fioul est très polluant : la combustion de cette énergie fossile entraîne d’importantes émissions de gaz à effet de serre (GES), moins que le charbon mais plus que le gaz naturel.

S’ajoute parfois à ces inconvénients un mauvais confort de chauffe du fait de la vétusté d’une partie du parc de chaudières fioul.

picto chiffre HellioLE CHIFFRE HELLIO : 50 000 km

Les rejets de CO2 générés en un an par le chauffage au fioul d’une maison de 100 m2 – classée D sur le diagnostic de performance énergétique – équivalent à ceux d’un trajet de 50 000 km en voiture (source : ministère de la Transition écologique).


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La chaudière au fioul, un mode de chauffage amené à disparaître

Le déclin des vieilles chaudières est le fruit d’une prise de conscience écologique et de l’abandon progressif des combustibles fossiles, dont le fioul, au profit d’énergies plus respectueuses de l’environnement. Le tout en gagnant en indépendance énergétique, étant donné que le fioul et le gaz sont importés en France.

Un dispositif qu’il est interdit d’installer depuis 2022

Fpicto-date-calendrier-bleuace à l’urgence climatique, le gouvernement a rehaussé les exigences en matière de rejets de gaz à effet de serre. Notamment en ce qui concerne ceux induits par le chauffage des logements, qui s’avère particulièrement polluant. Annoncée lors du Conseil de défense écologique en juillet 2020, la fin du fioul a été plusieurs fois repoussée — avec en ligne de mire, une disparition totale des chaudières fioul d’ici 2030.

picto info HellioL’INFO HELLIO :

Quelques exceptions permettent de déroger à l’interdiction, comme une impossibilité technique ou réglementaire. Autre exemple : l’absence de raccordement à un réseau de chaleur ou de gaz, doublée d’une nécessité de renforcer le réseau local d’électricité pour installer un appareil compatible avec la réglementation.

C’est finalement le décret n° 2022-8 du 5 janvier 2022 qui sonne le glas des systèmes de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire émettant plus de 300 gCO2eq par kWh PCI (pouvoir calorifique inférieur). Ce nouveau seuil légal exclut d’office l’installation de chaudières fioul et charbon. Conclusion, les nouvelles chaudières 100 % fioul sont interdites depuis le 1er juillet 2022.

Si votre maison est déjà dotée d’une chaudière fioul, vous pouvez continuer à chauffer votre logement avec ce combustible. Idem si votre équipement tombe en panne et qu’il est réparable, rien n’empêche de contacter un dépanneur. En revanche, si l’appareil est hors service, vous n’aurez d’autre choix que de vous tourner vers une alternative comme une chaudière biomasse ou une pompe à chaleur.

Cette mesure s’applique aussi bien aux maisons individuelles qu’à l’habitat collectif, ou aux bâtiments à usage professionnel : bureaux, restaurants, commerces, etc.

Quid de la chaudière biofioul ?

Le biofioul est un mélange de fioul domestique et d’ester méthylique d’acide gras (EMAG) de colza. Depuis la fin de l’année 2022, il est désormais possible d’utiliser du biofioul F30 (30 % d’EMAG de colza) pour conserver sa chaudière fioul, moyennant quelques adaptations de l’équipement. En effet, ce biocombustible liquide n’est pas interdit, car il respecte le plafond d’émissions fixé par la nouvelle législation.

Pour l’heure, aucune aide financière n’existe pour le chauffage au biofioul.


Des aides qui incitent à se débarrasser de sa chaudière au fioul

main-piece-euro-primeLe gouvernement a déployé plusieurs dispositifs de soutien financier afin d’encourager les ménages à privilégier une source d’énergie plus écologique pour chauffer leur logement. Remplacer son vieux chauffage au fioul par une alternative plus responsable, comme un modèle à granulés par exemple, peut engendrer l’octroi d’une prime énergie. De quoi faire significativement baisser le montant à débourser et ainsi atténuer l’une des principales réticences des ménages : le prix élevé des chaudières qui consomment moins ou des alternatives aux énergies fossiles.


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MaPrimeRénov'

MaPrimeRénov' constitue la principale aide à la rénovation énergétique pour les particuliers. Distribuée par l’Agence nationale de l’habitat (Anah), elle s’adresse notamment aux propriétaires qui remplacent leur vieux système de chauffage.

picto astuce HellioL’ASTUCE HELLIO :

Pour réclamer MaPrimeRénov', les propriétaires doivent effectuer les travaux dans une résidence principale achevée depuis au moins 15 ans. Cette durée est ramenée à 2 ans si la demande de prime concerne la dépose de la cuve fioul.

Les foyers les plus modestes peuvent ainsi obtenir :

  • Jusqu’à 10 000 € pour la pose d’une chaudière automatique biomasse (bûches, granulés ou bois déchiqueté), de panneaux solaires thermiques ou d’une pompe à chaleur (PAC) géothermique ou solarothermique.
  • Jusqu’à 4 000 € pour la mise en place d’une pompe à chaleur air/eau.
  • Jusqu’à 2 500 € pour l’installation d’une cuisinière, d’un poêle à bois, d’un insert de cheminée ou d’un foyer fermé.
  • Jusqu’à 1 200 € pour le raccordement au chauffage urbain.

La dépose d’une cuve à fioul donne également droit à 1 200 € pour les bénéficiaires précaires.

Les ménages aux revenus modestes et intermédiaires peuvent aussi profiter de MaPrimeRénov', mais ils percevront une somme moins importante. En effet, plus les ressources sont élevées, plus le montant octroyé diminue.

Les primes CEE et le Coup de pouce Chauffage

De nombreuses opérations standardisées sont éligibles à la prime CEE (certificats d’économies d’énergie). C’est notamment le cas des travaux d’amélioration thermique dans le secteur résidentiel : installation d’un appareil indépendant de chauffage au bois, d’une chaudière biomasse, d’une PAC…

Dans le cadre d’un changement de chaudière fioul, et pour certains travaux uniquement, la prime CEE est bonifiée, autrement dit plus intéressante, grâce au Coup de pouce Chauffage.

Ainsi, le montant minimum pour la pose d’une chaudière biomasse ou d’une PAC air/eau ou hybride est porté à 4 000 € pour les ménages modestes, et à 2 500 € pour les autres foyers. L’aide atteint 5 000 € pour une PAC eau/eau (géothermie) ou un système solaire combiné, quel que soit le niveau de ressources.

Le raccordement à un réseau de chaleur et l’installation d’un poêle à bois, entre autres, comptent également parmi les chantiers éligibles au Coup de pouce Chauffage.


État des lieux : où en est le chauffage au fioul ?

D’après l’édition 2022 des chiffres clés du logement — la dernière en date —, 13 % du parc résidentiel national était chauffé au fioul ou au gaz de pétrole liquide en 2018. Cela représente 3,9 millions de logements, et fait des dérivés du pétrole la 3e énergie de chauffage derrière le gaz naturel et l’électricité.

Picto_Courbe_Graphique_BaisseLes Français et Françaises délaissent peu à peu ce type de combustible. En effet, la tendance est à la baisse, comme l’indique le bilan annuel du ministère de la Transition écologique : entre 2016 et 2018, le nombre d’habitations utilisant le fioul comme énergie de chauffage a diminué de 2,1 %.

Mais les habitudes sont tenaces. FioulRéduc et Hellio, experts en maîtrise de l’énergie, ont interrogé les consommateurs et consommatrices sur leurs intentions, suite à l’interdiction du chauffage au fioul. L’enquête révèle ainsi que seuls 17 % des personnes sondées envisagent de remplacer leur chaudière au fioul par une autre énergie. Si 43 % n’ont pas encore de projet défini, 40 % annoncent d’ores et déjà leur souhait de conserver leur équipement actuel.

picto-croix-rouge-hellioUne chose est sûre : les nouvelles chaudières 100 % fioul ne sont bel et bien plus commercialisées !


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