Bouilloire énergétique : comment rendre votre logement agréable en été ?

Face à la recrudescence des vagues de chaleur, la problématique des bouilloires énergétiques, ces logements transformés en fournaise pendant la période estivale, prend de l’ampleur. Le confort d’été, autrefois relégué au second plan, devient une priorité tant pour les locataires que pour les propriétaires.

Votre logement est trop chaud en été ?

Qu’est-ce qu’un logement dit « bouilloire énergétique » ?

Le problème des passoires thermiques en hiver est maintenant clairement reconnu. Cependant, ces 5,2 millions de logements français, classés F et G au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), se muent fréquemment en véritables « bouilloires énergétiques » durant les périodes de canicule, rendant les conditions de vie insupportables. Ce sujet est encore peu connu.

Bouilloire énergétique : définition

Un logement est qualifié de bouilloire énergétique lorsqu’il devient invivable à cause des fortes chaleurs.

Le « confort d’été » relève de la Réglementation Environnementale 2020 (RE 2020) et vise à maintenir une température intérieure agréable sans recourir à la climatisation. Ce confort est compromis dès que le logement atteint 30 °C en journée et 28 °C la nuit pendant 25 jours ou plus chaque année.

La précarité énergétique, souvent associée au froid, englobe aussi ce phénomène estival, accentué par le changement climatique. L’environnement du logement, une mauvaise isolation thermique, ou l’absence de protections solaires contribuent à rendre les habitations invivables en été.

Différence entre bouilloire énergétique et passoire thermique

Une passoire thermique est un bâtiment qui consomme beaucoup d’énergie pour chauffer ou climatiser ses pièces et/ou qui affiche de fortes émissions de gaz à effet de serre.

Un logement peut donc être classé F ou G au DPE parce que son mode de chauffage est très polluant (chaudière au fioul par exemple) et/ou parce qu’il est particulièrement mal isolé et donc utilise beaucoup d’énergie pour atteindre une température confortable.

Cependant, bien que la climatisation entre théoriquement en compte pour ce second critère, le focus est presque exclusivement fait sur le chauffage. Le confort d’été reste peu prioritaire dans les politiques publiques et les préconisations en la matière ne sont pas contraignantes.

Par exemple, si le propriétaire bailleur se doit de proposer une température réglementaire minimum de 19 degrés en moyenne pour louer son bien (sans quoi, le locataire peut exiger des travaux), aucune température maximale n’est indiquée.

Quels défis posent les bouilloires énergétiques ?

Quelques statistiques relatives aux bouilloires énergétiques

Bien que le mot soit nouveau, le phénomène de bouilloire énergétique est déjà bien installé.

Pour preuve ces quelques chiffres provenant du Baromètre énergie-info : en 2022, 59 % des Françaises et des Français ont souffert de la chaleur dans leur logement pendant au moins 24 heures. C’est 8 % de plus qu’en 2020.

9 personnes sur 10 attribuent cette situation à la canicule. Cependant, 19 % des individus concernés évoquent également une mauvaise isolation de leur domicile et 9 % une ventilation insuffisante.

Les plus touchés sont les résidents des zones urbaines défavorisées (en particulier dans les quartiers densément peuplés), les jeunes et les personnes âgées, qui sont pourtant les plus vulnérables.

Les locataires sont davantage concernés par cette chaleur excessive comparativement à la moyenne, avec un taux de 63 % face à 59 % globalement.

Quels sont les problèmes relatifs aux bouilloires énergétiques ?

Les bouilloires énergétiques engendrent des problèmes sanitaires, sociaux et économiques. La surchauffe estivale affecte le sommeil des résidents, contribuant au développement ou à l’aggravation de maladies (notamment cardiaques et rénales). On note aussi une augmentation des troubles de la circulation sanguine, une réduction d’autonomie chez les seniors, des phénomènes de déshydratation…

Par ailleurs, les efforts de refroidissement font grimper les factures d’eau et d’énergie.

D’ici 2050, la situation s’aggravera avec des vagues de chaleur plus fréquentes et intenses. Il est donc urgent de rénover les logements concernés. D’autant plus que, s’ils sont mal isolés, ils devront être retirés de la location dans les années à venir. Cela concerne les logements classés G au diagnostic de performance énergétique (DPE) à partir de 2025 — maisons comme appartements. Puis suivront les classés F en 2028 et E en 2034.

En effet, la loi Climat et résilience renforce les exigences en termes de performance énergétique et climatique des logements loués, dans le but d’accélérer les rénovations.

Pour cela, les loyers des biens très énergivores sont gelés depuis le mois d’août 2022 : les propriétaires bailleurs qui souhaitent augmenter le loyer doivent obligatoirement réaliser des travaux de rénovation énergétique.

Vous prévoyez des travaux de rénovation énergétique ?

Quelles sont les solutions pour améliorer le confort d’une bouilloire énergétique ?

Pour baisser la température d’un logement considéré comme bouilloire énergétique, quelques astuces d’urgence peuvent être appliquées : placer une protection thermique sur les rideaux de l’appartement ou utiliser une climatisation par exemple. Mais ces solutions sont ponctuelles et parfois même contre-productives : la climatisation participe au réchauffement global et aggrave le phénomène d’îlot de chaleur urbain (ICU) en rejetant l’air chaud à l’extérieur.

La seule alternative durable pour éradiquer le problème des bouilloires énergétiques — dans le parc existant — est d’entamer des travaux. La rénovation énergétique permet de protéger les logements du froid et de la chaleur.

Les actions prioritaires sont souvent :

• Améliorer l’inertie thermique du bâtiment en isolant le toit, la couverture et les murs avec des matériaux à fort déphasage thermique, idéalement par l’extérieur.
• Installer des protections solaires comme des pare-soleil, auvents, ou volets, et des balcons profonds pouvant réduire la température intérieure de 2 à 5 °C.
• Traiter les toitures, notamment par la végétalisation ou l’installation de panneaux solaires, pour limiter leur échauffement si elles ne sont pas suffisamment isolées.
• Privilégier des revêtements extérieurs clairs : repeindre les toitures en blanc ou utiliser du gravier pâle pour réfléchir davantage les rayons solaires, réduisant ainsi la surchauffe et la consommation électrique liée à la climatisation.
• Favoriser la ventilation naturelle, notamment la surventilation nocturne, pour évacuer la chaleur accumulée et installer des ventilateurs ou brasseurs d’air fixes comme alternatives écoénergétiques à la climatisation.
• Réviser l’agencement du bâti pour éviter les îlots de chaleur, en privilégiant des logements traversants qui permettent une meilleure circulation de l’air.

Quelles sont les aides disponibles pour rénover une bouilloire énergétique ?

En France, les aides à la rénovation énergétique ciblent majoritairement l’isolation et le chauffage, négligeant les équipements essentiels au confort d’été comme les protections solaires ou les brasseurs d’air. Contrairement à certains pays européens comme l’Allemagne ou l’Italie, ces dispositifs ne bénéficient pas de subventions.

Toutefois, une exception est faite pour l’outre-mer où la situation climatique justifie des aides spécifiques de l’Anah pour la protection solaire et la ventilation des surtoitures et des bardages. Des aides AGIR+ sont aussi disponibles pour ces territoires en partenariat avec EDF, contribuant à améliorer le confort estival.

Ces aides ne permettent pas de financer un système de climatisation seul. Cependant une pompe à chaleur air-air (PAC) peut s’intégrer à un projet de rénovation plus global qui lui, sera éligible aux primes suivantes.

Il s’agit de :

• Ma Prime Rénov’ (Sérénité pour les foyers modestes et très modestes) : les montants accordés vont de 5 000 à 22 750 € en fonction des revenus pour une rénovation globale. Un bonus sortie de passoire est parfois cumulable.
• Le chèque énergie : il permet aux ménages précaires de payer les factures d’énergie mais aussi une partie des travaux de rénovation énergétique.
• Les primes de certificats d’économies d’énergie (CEE) : offerts par les fournisseurs d’énergie pour encourager les particuliers à réduire leurs factures.
• L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) : 50 000 € peuvent être empruntés sans intérêts dans le cadre d’une rénovation globale.
• La TVA réduite à un taux de 5,5 %.
• Les aides de certaines collectivités locales.

Du changement en 2024 : le confort d’été davantage pris en charge

Le gouvernement a décidé d’opérer une profonde refonte de MaPrimeRénov’ en 2024. Au programme : une meilleure prise en compte du confort d’été afin de lutter autant contre les passoires que contre les bouilloires thermiques. Ainsi, seront financés les brasseurs d’air et les protections solaires des parois vitrées dans le cadre du nouveau parcours Accompagné. En effet, la prime de l'Anah se divise désormais en deux parcours : accompagné (pour les rénovations d'ampleur) et décarbonation (pour les rénovations monogestes).

En d'autres termes, la rénovation globale et le couplage isolation + changement du système de chauffage seront au cœur des priorités.

Notez qu'à l'origine, les PAC air/air réversibles devaient aussi faire partie des travaux éligibles à MaPrimeRénov' pour lutter contre l'inconfort d'été en 2024. Ce type de PAC peut en revanche être financé avec la prime énergie et l'éco-prêt à taux zéro.

Pour en savoir plus, consultez le dossier de presse sur Ma Prime Rénov’ 2024. Vous pouvez contacter un expert Hellio pour toute question.

Alors si vous souffrez de la chaleur en été dans votre logement, n’hésitez plus et entamez des travaux pour profiter du confort de votre bien toute l’année. Hellio peut vous accompagner dans ce projet.

Simulez vos aides à la rénovation en quelques minutes.