Vous souhaitez réaliser des travaux d’isolation de votre logement et vous vous posez des questions sur les isolants les plus écologiques ? De quoi parle-t-on lorsqu’on évoque un matériau écoresponsable ? Quels sont les types d’isolants biosourcés adaptés à vos travaux ? Hellio vous explique tout ce qu’il faut savoir pour mener un chantier de qualité, dans le meilleur respect de l’environnement.
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Au sommaire :
Qu’est-ce qu’un isolant écologique ?
Un isolant thermique a pour fonction de réduire les transferts de chaleur — et de les ralentir — entre l’intérieur et l’extérieur d’un bâtiment. En hiver, son objectif est de limiter le gaspillage de chauffage ; en été, il maintient une température fraîche. Plus sa conductivité thermique est faible, meilleures seront sa résistance et sa performance. Derrière cet intérêt simple se cachent de nombreux principes complexes : diffusivité thermique, inertie, déphasage… Un enjeu majeur de la transition énergétique est de concevoir des bâtiments confortables et économes en toute saison, avec des isolants adaptés à leur situation.
Il existe 3 grandes familles de matériaux isolants :
Les isolants minéraux tels que la laine de verre ou la laine de roche, les plus communs |
Les isolants synthétiques issus de l’industrie pétrochimique, tels que le polystyrène ou le polyuréthane |
Les isolants biosourcés issus de matières premières végétales, animales ou recyclées |
Ce sont généralement ces derniers qu’on désigne comme écologique, mais attention à ne pas tomber dans une vision binaire. Il n’y a pas, d’un côté, des isolants écologiques biosourcés, et de l’autre des isolants polluants.
Bien que certains soient plus respectueux de l’environnement sur des aspects précis, il convient de ne pas mettre en opposition les isolants écologiques et les autres types d’isolants. En effet, toutes les étapes de fabrication d’un isolant ont un impact (consommation d’eau, d’énergie, transport…). On parle notamment d’énergie grise pour désigner toute l’énergie consommée au fil du cycle de vie.
D’autant que ce ne sont pas des produits 100 % naturels. Ils peuvent avoir été transformés et contiennent souvent une part de matériaux non naturels, tels que les additifs nécessaires à leur conservation ou à leur traitement (contre les insectes, les risques de feu, l’humidité…). Mieux vaut alors plutôt parler d’isolants biosourcés ou recyclés.
Est-il possible de savoir si un isolant est réellement écologique ?
Pas précisément, comme l’Ademe le rappelle dans son guide, page 14. Même s’il existe une base de données environnementales et sanitaires de référence pour le bâtiment (INIES), aucune échelle de référence n’a pu être mise en place, à l’heure actuelle, pour affirmer le caractère écologique d’un isolant. En effet, il faudrait pouvoir comparer le cycle de vie de tous les isolants fabriqués, pour une même utilisation, les mêmes performances techniques (au niveau thermique et acoustique), tout en confrontant leurs comportements sur le long terme. Actuellement, cela reste très difficile.
Prenons l’exemple d’un isolant qui pollue plus qu’un autre lors de sa fabrication et de son transport. Peut-être que ses performances optimales permettront d’économiser davantage de ressources pendant sa durée de vie. Avec cette vision globale, choisir s’avère bien difficile !
En revanche, il existe une étiquette qui permet de signer le niveau d’émission de composés organiques volatiles (COV) qui classe les produits de A+ (très faibles) à C (très fortes).
Dans ce contexte, il faut donc faire preuve de recul et accepter le caractère incertain du sujet : vous ne trouverez pas LE matériau idéal sur le plan environnemental de façon générale. La meilleure solution est de s’informer au maximum auprès de professionnels qualifiés, afin de déterminer l’isolant le plus efficace, durable et sain pour l’habitat. Si vous réalisez vous-même les travaux, privilégiez des produits avec des labels reconnus, si possible à partir de matières végétales et locales, avec un minimum de transformation.
Quels avantages à utiliser un matériau écologique ?
L’INFO HELLIO :
Quel est l’isolant « écologique » le moins cher ? Lorsqu’il est question d’isolant biosourcé, le prix peut parfois apparaître comme un frein. En effet, ces isolants sont généralement plus chers que les autres types d’isolant. Néanmoins, la ouate de cellulose est très abordable ; et même souvent moins chère que certains isolants minéraux ou synthétiques.
Les isolants dits "écologiques" — nous désignons ici les produits biosourcés, dans la limite expliquée auparavant — présentent de nombreux avantages. Ils sont notamment :
- Fabriqués à matières premières renouvelables ou naturelles ;
- Peu dommageables pour l’environnement et la santé ;
- Recyclables en fin de vie ;
- Performants du point de vue thermique et phonique ;
- Disponibles sous plusieurs formes et pour de multiples usages ;
- Plus durables vis-à-vis des problématiques d’épuisement des ressources.
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Les différents types d’isolants “écologiques” et leurs utilisations
Nous employons ici des guillemets, car comme évoqué ci-dessus, le terme ne doit pas être considéré comme une panacée. On distingue 3 catégories principales d’isolants biosourcés : les isolants d’origine végétale, ceux d’origine animale et enfin les isolants issus du recyclage.
1- Les isolants d’origine végétale
Le chanvre
Très présent en France, il a l’avantage de ne pas nécessiter beaucoup d’eau lors de sa culture. Il n’oblige pas l’utilisation d’insecticide ou de pesticide. Pour le transformer en isolant, on fabrique du béton de chanvre à partir de la tige de la plante. En tant qu’isolant, le chanvre est un matériau très performant qui apporte également une bonne régulation de l’humidité.
Pour quel usage ? L’isolation des murs, des toitures et des sols. Le chanvre peut se présenter sous forme de panneaux semi-rigides ou en vrac.
La fibre de bois
La fibre de bois est un isolant biosourcé conçu à partir de chutes de bois issus de forêts certifiées PEFC ou FSC. Ces deux certifications assurent une gestion durable des exploitations forestières. Très performante (aussi bien en hiver qu’en été), recyclable et compostable, la fibre de bois a par ailleurs l’avantage d’être particulièrement robuste.
Pour quel usage et sous quelle forme ? Les travaux d’isolation des planchers, des combles, des toitures et des murs. La laine et la fibre de bois sont conditionnées en panneaux.
Le liège expansé
Fabriqué à partir d’écorce de chêne, le liège est l’un des isolants biosourcés les plus naturels. En effet, il est aggloméré avec de la sève présente dans l’arbre (subérine). Il est doté d’une grande durabilité et dispose d’une forte étanchéité, ce qui en fait un excellent isolant. D’ailleurs, l’excellence a un prix : il s’agit souvent de l’isolant recyclé le plus cher.
Pour quel usage et sous quelle forme ? Le liège expansé est utilisé pour l’isolation thermique des murs (par l’intérieur ou l’extérieur), des combles, des toitures, des cloisons et des planchers. Il se présente principalement sous forme de panneaux ou de dalles.
2- Les isolants d’origine animale
La laine de mouton
Lorsqu’elle n’est pas utilisée par l’industrie textile, la laine de mouton peut servir d’isolant thermique. Elle est soumise à un traitement contre les mites et le feu avant utilisation. Il s’agit d’un bon régulateur d’humidité.
Pour quel usage et sous quelle forme ? La laine de mouton convient aux travaux d’isolation thermique relatifs aux combles, toitures, planchers, murs et cloisons. Elle est conditionnée surtout en vrac ou en rouleaux.
Les plumes de canard
Moins utilisée, la plume de canard offre de bonnes performances sur le plan thermique, comme acoustique. Il est important de préciser que les isolants en plume de canard intègrent généralement d’autres composants (laine de mouton, fibres synthétiques). S’ajoutent également des additifs incorporés dans le but de lui offrir une bonne conservation et un traitement contre le feu et les parasites.
Pour quel usage et sous quelle forme ? Les plumes de canard peuvent être utilisées entre les éléments d’ossature horizontaux ou inclinés (sous forme de rouleaux) ou verticaux (en vrac).
3- Les isolants issus du recyclage
La ouate de cellulose
La ouate de cellulose est un isolant provenant du recyclage du papier et du carton. Avec sa bonne perméabilité et sa faculté à retarder la progression des flammes en cas d’incendie, c’est un isolant efficace. Par ailleurs, la ouate de cellulose est en général l’isolant "écologique" le moins cher. Elle offre un très bon rapport qualité-prix.
Pour quel usage et sous quelle forme ? La ouate de cellulose est utilisée pour l’isolation des combles, des planchers, des toitures et des murs. Elle se présente en vrac (pour être soufflée) ou sous forme de panneaux.
Les fibres de textiles recyclés
L’ASTUCE HELLIO :
Une meilleure isolation de votre logement implique une meilleure ventilation. Avec une enveloppe thermique plus étanche, il est nécessaire d’installer un système de ventilation efficace, comme une ventilation double-flux.
Les fibres de textiles recyclés (aussi appelée “laine de coton”) valorisent les vieux vêtements et leur offrent ainsi une seconde vie. Il s’agit d’un isolant efficace, avec une bonne durée de vie. Cet isolant est principalement issu de vêtements irrécupérables, transmis par des associations. Il favorise ainsi l’économie sociale et solidaire.
Pour quel usage et sous quelle forme ? Présentées essentiellement sous forme de panneaux ou de rouleaux, les fibres de textiles recyclés servent à isoler les murs, les combles, les toitures, les cloisons et les planchers.
Le marché des isolants biosourcés en France
La France est le premier producteur européen de chanvre avec plus de 16 000 ha de culture sur le territoire. Isoler son logement avec du chanvre, c’est ainsi privilégier les circuits courts. Par ailleurs, de manière plus générale, la filière des isolants biosourcés est de plus en plus développée en France. Elle permet ainsi de créer de nouveaux débouchés et des revenus supplémentaires importants (environ 600 millions d’euros par an) aux secteurs agricoles et sylvicoles. Les filières biosourcées engendrent aujourd’hui entre 3 000 et 4 000 emplois non délocalisables. Source : AICB (Association des Industriels de la Construction Biosourcée).
LE CHIFFRE HELLIO : 10 %
D’après l’AICB, les isolants biosourcés représentent aujourd’hui près de 10 % du marché de l’isolation en France.
A-t-on droit à des aides financières supplémentaires en utilisant des isolants écologiques ?
À l'heure actuelle, les primes d'isolation — MaPrimeRénov', Certificats d'économies d'énergie — et autres éco-prêts à taux zéro ne tiennent pas compte du type d'isolant posé par l'entreprise certifiée RGE. Seule compte la performance énergétique, c'est-à-dire la résistance thermique, qui découle de l'épaisseur et de la conductivité.
Peu importe qu'il s'agisse d'un matériau écoresponsable ou synthétique, le montant versé sera identique.
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