Quel bruit génère une pompe à chaleur et comment l’atténuer ?

Parmi les appréhensions qui nous traversent avant l'achat d'une pompe à chaleur, l'impact sonore figure souvent en tête de liste. Les fabricants de pompes à chaleur diminuent chaque année les émissions sonores de leurs machines, mais elles n’en restent pas moins audibles et peuvent troubler le voisinage dans certains cas.

Pour quelle raison le fonctionnement de la pompe à chaleur implique-t-il du bruit ? Quelles sont les limites concédées par la loi ? Et comment contenir ces nuisances sonores afin de prévenir les troubles du voisinage ? Vous trouverez toutes les réponses dans les lignes qui suivent, mais pour un aperçu rapide, voici un condensé des points essentiels :

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Qu’est-ce qui influence le bruit d’une pompe à chaleur ?

Le type de votre pompe à chaleur est la première variable influant sur le bruit qu’elle génère. Les quatre types de PAC les plus courants sont la pompe à chaleur air-air, la pompe à chaleur air-eau, la pompe à chaleur géothermique et la pompe à chaleur sur nappe phréatique.

Les pompes à chaleur géothermiques et sur nappe phréatique sont très discrètes. La problématique du bruit se pose plutôt pour les modèles aérothermiques de type air-eau ou air-air. En effet, c’est leur groupe extérieur qui génère les émissions sonores.

Quels sont les composants responsables du bruit de la PAC ?

Au sein du groupe extérieur des PAC aérothermiques, le compresseur et le ventilateur sont les deux éléments à l’origine des nuisances sonores.

Pour libérer la chaleur captée dans l’air extérieur, le compresseur induit une augmentation rapide de pression au niveau du fluide frigorigène et peut générer des vibrations mécaniques.

Le ventilateur a pour rôle d’aspirer l’air extérieur dont le fluide capte les calories. Ainsi, plus il fait froid, plus la vitesse du ventilateur augmente pour récupérer assez de calories, ce qui a pour effet une hausse du bruit généré. Une partie de ce bruit est aérodynamique, en raison des turbulences de l’écoulement de l’air. Une autre partie est mécanique, causée par les vibrations ou par d’autres contacts anormaux.

En quoi le modèle de pompe à chaleur influence-t-il le bruit généré ?

Votre habitation constitue un volume à chauffer auquel il faut apporter une certaine puissance pour assurer votre confort. La science du dimensionnement de la PAC consiste à déterminer vos déperditions thermiques, afin de sélectionner le modèle de PAC le plus adéquat.

Si une approximation de dimensionnement a lieu, votre modèle de pompe à chaleur peut s’avérer trop petit. Ainsi, pour assurer le besoin en chauffage de votre logement, la PAC fonctionne constamment en surrégime. D’une part, son coefficient de performance diminue, et d’autre part son ventilateur et son compresseur tournent bien au-delà du régime nominal, ce qui devient anormalement bruyant.

L’entretien de la pompe à chaleur influe sur le bruit

Au niveau du compresseur, une accumulation d’impuretés et une lubrification insuffisante peuvent induire des vibrations et un bruit anormal. Des composants usés peuvent également générer des bruits de claquement.

Au niveau du ventilateur, un encrassement des pâles, ou un déséquilibre dû à l’accumulation de poussière, peuvent perturber l’écoulement de l’air et provoquer un bruit aérodynamique. D’autre part, l’usure des roulements ou la mauvaise fixation des pièces mobiles peuvent amplifier les vibrations.

Ce sont autant de raisons pour lesquelles l’entretien d’une pompe à chaleur est obligatoire depuis 2020 pour les puissances situées entre 4 et 70 kW.

Quel bruit fait une pompe à chaleur ?

Le bruit des pompes à chaleur se situe entre 45 et 65 dB(A). Dans les caractéristiques techniques des appareils, les fabricants précisent généralement deux valeurs : la pression sonore et la puissance acoustique (ou intensité sonore).

La puissance acoustique représente l’énergie sonore totale émise par la machine, tandis que la pression sonore correspond au niveau de bruit perçu à une distance donnée (souvent 1 ou 5 mètres). C’est cette dernière valeur, exprimée en dB(A), qui est généralement utilisée lorsqu’on parle du bruit d’un équipement, car elle reflète ce que l’oreille humaine perçoit réellement.

À titre de comparaison, 40 dB(A) correspondent au bruit d’un bureau tranquille, et 60 dB(A) au bruit dans un marché animé, selon les données de l’observatoire du bruit en Île-de-France. Éloignées du seuil de douleur, ou du seuil de danger pour l’audition, ces valeurs n’en restent pas moins stressantes de jour comme de nuit.

Différencier un bruit normal d’un bruit anormal de pompe à chaleur

La normalité du bruit s’apprécie selon plusieurs critères :

L’intensité sonore

Si la plage de normalité s'établit généralement entre 45 et 65 dB(A), un niveau sonore qui dépasse régulièrement les 65 dB(A) peut indiquer un dysfonctionnement et donc un bruit anormal.

La qualité et la régularité sonore

Le son émis par une pompe à chaleur est habituellement constant et homogène, reflet d’un fonctionnement mécanique régulier et sans encombres. Des bruits irréguliers, tels que des grincements, des cliquetis ou des vibrations excessives, sont anormaux, et peuvent signaler une usure prématurée.

Le contexte climatique

Les cas météorologiques extrêmes doivent amener à relativiser. Bien qu’une majorité de PAC fonctionnent jusqu’à des températures extérieures de -15 °C ou même -25 °C, elles le font souvent en surrégime au détriment du bruit généré par le compresseur et le ventilateur à l’extérieur. Bien que le bruit soit plus élevé, il n’en reste pas moins normal et, sauf climat exceptionnel, plutôt ponctuel.

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Réglementation : que dit la loi sur le bruit des pompes à chaleur ?

Le document de référence en termes de lutte contre les bruits de voisinage est le décret n° 2006-1099 du 31 août 2006 qui vient modifier le Code de santé publique.

On y lit notamment dans l’article R. 1334-31 : « Aucun bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l'homme, dans un lieu public ou privé, qu'une personne en soit elle-même à l'origine ou que ce soit par l'intermédiaire d'une personne, d'une chose dont elle a la garde ou d'un animal placé sous sa responsabilité. »

Les seuils de bruit autorisés et l’émergence

Selon le décret n° 2006-1099 du 31 août 2006, le seuil de nuisance sonore intervient à partir d’un bruit mesuré de 25 dB(A) dans les pièces d’un logement voisin, fenêtres ouvertes ou fermées, et de 30 dB(A) en extérieur.

Une certaine nuisance est tolérée, caractérisée par une notion d’émergence globale. Cette notion correspond à la différence entre le bruit global, bruit en cause inclus, et l’ensemble des bruits habituels. Deux cas se présentent :

• En journée : l’émergence autorisée est de 5 dB(A) de 7 heures à 22 heures ;
• De nuit : l’émergence autorisée est de 3 dB(A) de 22 heures à 7 heures.

Quelles conséquences en cas de non-respect ?

Il n’existe toutefois pas d’obligation de mesurage acoustique selon le Code de la santé. Comme le rappelle ce document du Conseil National du Bruit, il est possible de faire constater une infraction par les officiers de police et agents de police judiciaire (dont le maire et les adjoints font partie). Les agents de police municipale et autres inspecteurs de salubrité des services communaux sont également compétents.

Un non-respect avéré de l’émergence maximale autorisée peut conduire, selon l’article R. 1337-7 du Code de la santé publique, à une amende de troisième classe, pour un montant de 68 euros, majorée à 180 euros en cas de non-paiement. Selon l’Art. R. 1337-8, la pompe à chaleur peut-être confisquée à l’auteur des faits.

La responsabilité des installateurs par rapport au bruit des PAC ?

Il est intéressant de noter que le décret n°2006-1099 du 31 août 2006, via l’Art. R. 1337-9, met en avant la responsabilité de l’installateur au même niveau que celle du propriétaire : « Le fait de faciliter sciemment, par aide ou assistance, la préparation ou la consommation des contraventions prévues aux articles R. 1337-6 et R. 1337-7 est puni des mêmes peines. »

Comment atténuer le bruit de sa pompe à chaleur ?

Les nuisances sonores des pompes à chaleur ne sont pas inéluctables. Et si, malgré une planification bien pensée, des bruits persistent, des solutions efficaces existent pour limiter les nuisances sonores.

Choisir la bonne marque et le bon modèle de pompe à chaleur

Toutes les marques ne se valent pas en termes de performances acoustiques. Hellio travaille avec des marques telles que Daikin, Saunier Duval, ou Viessmann, reconnues parmi les plus silencieuses du marché.

En outre, votre choix d’un installateur compétent et formé entre en jeu. En effet, ce dernier hérite de la responsabilité du dimensionnement de la PAC, qui a un effet important sur le bruit généré.

Bien choisir l’emplacement du groupe extérieur

Le groupe extérieur étant la source principale des émissions sonores de la PAC, il convient de bien penser son emplacement.

Tout d’abord, il vaut mieux éviter les murs réfléchissants et autres coins résonnants qui auraient pour effet de réverbérer le bruit. Ensuite, ne placez pas le groupe extérieur au niveau des fenêtres de vos propres pièces de vie, ni trop près des pièces de vie des voisins.

En fait, il est préférable de placer la sortie d’air le plus loin possible des voisins, pour éviter tout problème d’émergence supérieure à 5 dB(A) en journée et à 3 dB(A) de nuit. Sans aller jusqu’à mandater un acousticien, vous pouvez vous munir d’un simple sonomètre pour effectuer une mesure approximative.

Mettre en place des solutions anti-bruit

Si, malgré vos précautions, la pompe à chaleur s’avère trop bruyante, il existe sur le marché plusieurs solutions acoustiques pour réduire les nuisances sonores après coup.

La première solution consiste à installer des plots antivibratiles sous la machine. Si ce n’est pas déjà fait, cet ajout vous permettra une première réduction des vibrations et donc des émissions sonores.

Mais la solution anti-bruit pompe à chaleur la plus courante consiste à installer un caisson anti-bruit. Il en existe en bois, en métal, ou en matériaux composites. De quelques centaines d’euros à plusieurs milliers d’euros pour les plus performants, ils sont capables de réduire les émissions sonores depuis quelques dB(A) jusqu’à environ 20 dB(A).

Enfin, il est possible d’installer un mur anti-bruit ou une haie végétale, pour absorber les ondes sonores, mais ces solutions plus coûteuses sont plus rarement choisies.

Pratiquer un entretien rigoureux de sa pompe à chaleur

Nettoyage des filtres et du ventilateur, entretien du compresseur, vérification des fixations, ou encore contrôle du circulateur, sont autant d’actions à réaliser régulièrement pour éviter les vibrations parasites.

Si ce n’est pas déjà en place, vous pouvez convenir avec votre installateur d’un passage bisannuel, comme la loi l’exige depuis 2020.

J’opte pour une pompe à chaleur qui respecte mes voisins