Combien coûte l’installation d’une chaudière gaz ?

Même si le contexte de hausse des prix et de lutte contre les énergies fossiles n’incite pas à l’installation d’une chaudière gaz, cette opération est toujours possible dans un logement existant. En France métropolitaine, plus de 12 millions de résidences principales sont chauffées au gaz naturel, avec légèrement plus de maisons que d’appartements (source : Ceren 2020).

Quel budget faut-il prévoir ? Peut-on réduire le coût grâce à des aides ? Voici nos conseils pour profiter d’un équipement performant en limitant les dépenses, alors que les tarifs du gaz tendent à flamber. Heureusement, le bouclier tarifaire limite la casse chez les particuliers.

Le prix d’une chaudière à gaz

Comme pour tous travaux de rénovation énergétique, le prix d’une installation de chaudière gaz tient compte de deux éléments principaux : le matériel et la main d'œuvre.

Côté matériel, nous ne pouvons que vous conseiller d’opter pour un modèle à condensation, qui exploite l’énergie présente dans la vapeur dégagée, afin de limiter le gaspillage. Les appareils d’ancienne génération — classique ou basse température — présentent des performances moindres, et entraînent donc des factures de chauffage plus élevées.

Dans son guide pratique « Se chauffer mieux et moins cher », l’Ademe estime que l’installation d’une chaudière gaz à condensation coûte entre 3 000 € et 5 000 €, main d'œuvre comprise.

Attention, selon les caractéristiques de votre logement, le professionnel peut réaliser des travaux de mise en conformité. Ceci engendre naturellement une dépense supplémentaire.

En 2019, l’Ademe a analysé le prix de chantiers réels. Conclusion : l’estimation ci-dessus peut facilement être dépassée. Voici les montants constatés sur 237 installations de chaudière gaz :

• Fourchette très basse : 2 789 €
• Prix médian : 5 286 €
• Fourchette très haute : 9 544 €

La meilleure solution : multiplier les devis

Face à cette diversité de données, mieux vaut contacter plusieurs professionnels. Après une visite technique gratuite, ils établiront un devis personnalisé.

À noter que la pose d’une chaudière gaz individuelle est autant possible en maison qu’en appartement. Les modèles compacts s’intègrent parfaitement à une cuisine ou même une salle de bain. Attention toutefois, si le changement nécessite une rénovation des conduits d’évacuation, l’accord du syndicat des copropriétaires en assemblée générale peut s’avérer indispensable.

Rien n’interdit d’acheter et de poser vous-même la chaudière si vous disposez des compétences nécessaires. Cependant, sachez que vous n’aurez dans ce cas pas accès aux financements ci-dessous.

La fin des aides financières pour diminuer le prix de l'installation

Mauvaise nouvelle pour le portefeuille des propriétaires : l’État a supprimé les primes à la conversion pour faire installer une chaudière gaz performante. Seuls les systèmes de chauffage à énergie renouvelable bénéficient toujours d'un soutien financier (pompe à chaleur, chaudière biomasse…).

Jusqu'en 2022, seule MaPrimeRénov’ permettait d'obtenir :

• 1 200 € pour les ménages les plus précaires (profil bleu),
• 800 € pour les ménages modestes (profil jaune).

Les autres catégories de revenus n’y avaient pas droit. À noter que la prime ciblait les travaux dans les résidences principales, construites depuis au moins 15 ans. Toute la démarche s’effectuait sur Internet, sur le site officiel mis en place par l’Anah.

Le 1^er janvier 2023, la subvention Ma Prime Rénov’ a disparu pour les chaudières gaz.

En 2024, c'est la prime CEE (Certificats d'économies d'énergie) qui a été supprimée. Il n'y a donc plus d'aides nationales pour ce type d'équipement au gaz.

Avec l’interdiction dans le neuf, c’est le moment de quitter le chauffage au gaz

Tous les voyants sont au rouge pour les chaudières au gaz naturel. Fin progressive des aides, tarif du combustible qui s’envole, interdiction dans les logements neufs, recherche d’indépendance vis-à-vis des énergies fossiles (le gaz est majoritairement importé)...

Depuis le 1^er janvier 2022, les maisons individuelles neuves ne peuvent plus adopter le gaz comme mode de chauffage principal. Celui-ci dépasse le seuil d’émissions de CO₂ autorisé par la nouvelle réglementation environnementale 2020.

Exit le fioul et le gaz, place au bois, à l’aérothermie, au solaire ou encore à la géothermie. Des alternatives moins émettrices de gaz à effet de serre (GES), et généralement moins chères à l’usage. En revanche, leur installation demande un certain investissement, d’où la mise en place de nombreuses aides : MaPrimeRénov’ mais aussi les Certificats d’économies d’énergie (CEE), l’éco-prêt à taux zéro, la TVA à taux réduit ou encore diverses aides versées par les collectivités locales, selon la région ou le département.

À la clé : un projet largement financé, notamment pour les foyers les plus précaires qui bénéficient — pour MaPrimeRénov’ et le Coup de pouce — d’une somme bonifiée. Le recours à un professionnel qualifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) est obligatoire.

Peu importe le projet, il est toujours plus intéressant d’avoir une approche globale de la rénovation énergétique. Concrètement, les bouquets de travaux génèrent des résultats supérieurs à une démarche « geste par geste », qui consiste à changer de chaudière une année, puis isoler ses combles la suivante, avant de remplacer ses fenêtres plus tard. Si vous envisagez d’abandonner votre vieil appareil de chauffage, demandez un audit énergétique pour connaître tous les travaux à réaliser en même temps ! En outre, ce type de projet est éligible à des primes plus importantes.