Vos panneaux photovoltaïques arrivent en fin de vie ? Vous souhaitez en savoir plus sur le recyclage des panneaux solaires avant d’équiper votre toiture de capteurs ? Au-delà du fonctionnement en cours d'utilisation, la recyclabilité photovoltaïque constitue un frein pour certaines personnes, qui s’interrogent sur le traitement des modules usagés. Une question bien légitime, car à l’heure de la transition écologique, il semble peu judicieux d’abandonner les vieux panneaux dans les décharges. Mais les installations exploitant l’énergie lumineuse sont-elles réellement valorisables ? Entre fausses croyances et incertitudes, Hellio bat en brèche les idées reçues, et vous dévoile les coulisses de la filière française du recyclage photovoltaïque.
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Les panneaux solaires, victimes d’idées reçues
Au cours des dernières années, vous avez peut-être déjà vu circuler l’une de ces affirmations :
- Les panneaux solaires ne sont pas recyclables.
- Le traitement des déchets photovoltaïques pollue.
- Le recyclage des modules coûte trop cher.
- Les installations photovoltaïques contiennent des terres rares…
L'info Hellio
Les terres rares désignent un groupe de 17 éléments métalliques. Disséminées à travers le globe, elles sont assez difficiles à extraire, mais pas forcément rares comme leur nom pourrait le laisser croire. Ces métaux sont indispensables à la fabrication d’objets de haute technologie, comme les téléphones portables ou les turbines d’éoliennes en mer. Mais leur extraction et leur raffinage polluent, d’autant plus qu’aujourd’hui, seul 1 % des terres rares sont recyclées (source : Vie-publique.fr).
Ces croyances persistent encore aujourd’hui : les a priori ont la vie dure, les détracteurs ont la dent dure ! Pourtant, les idées reçues évoquées ci-dessus sont erronées. Mais pourquoi est-ce si difficile de démêler le vrai du faux ? Simplement parce qu’à l’aube du solaire domestique, dans les années 1990, les premiers panneaux étaient composés notamment de matières non renouvelables, comme le tellurure de cadmium.
Depuis, les technologies de fabrication et de recyclage dans la filière photovoltaïque ont considérablement progressé avec les avancées permises par la recherche et le développement. Ajoutons à cela que les acteurs impliqués multiplient les efforts pour réduire l’impact environnemental des équipements en fin de vie en les recyclant de manière responsable.
Quant au questionnement financier, collecter et recycler les panneaux solaires n’est certes pas gratuit. Cependant, la maîtrise des coûts est assurée grâce, entre autres, aux revenus générés par la vente des matières issues du traitement des modules. Par ailleurs, cette économie verte est créatrice d’emploi, favorisant notamment la réinsertion d’individus éloignés du monde du travail.
Enfin, l’Agence de la transition écologique (Ademe) balaye une idée reçue tenace : on ne trouve aucune trace de terres rares dans les panneaux solaires.
Oui, les panneaux solaires sont recyclables
Alors que la durée de vie moyenne d’un panneau solaire atteint une trentaine d’années, il est l’heure pour la première génération de modules de tirer sa révérence. Ce baisser de rideau marque le coup d’envoi de la filière du recyclage photovoltaïque pour le traitement des panneaux usagés. Fort heureusement, celle-ci s’est organisée en amont pour faire face aux défis d’aujourd’hui et de demain, notamment en prévision de l’augmentation massive du nombre d’installations arrivant en fin de vie.
Presque tous les matériaux des modules photovoltaïques sont recyclés
Pour rappel, les panneaux photovoltaïques contiennent majoritairement du verre (environ 67 %), mais aussi :
- De l’aluminium,
- Des plastiques,
- Du cuivre ou de l’argent,
- Du silicium.
La quasi-totalité de ces composants bénéficie d’une seconde vie une fois les équipements démontés des toits. En effet, les panneaux solaires sont recyclables à 94 %, comme l’indique Soren, l’éco-organisme chargé de la collecte et du recyclage du matériel photovoltaïque en France. Pour l’heure, seuls 6 % des résidus — des petits éléments de connectique — ne sont pas valorisables.
Les chiffres clés du recyclage des panneaux solaires en France
D’après le rapport d’activité de Soren, l’éco-organisme agréé par les pouvoirs publics pour la collecte et le traitement des panneaux photovoltaïques usagés en France, 3 848 tonnes de panneaux solaires ont été collectées dans l’Hexagone en 2022 :
- 248 tonnes en point d’apport volontaire,
- 3 600 tonnes directement sur site.
L’essentiel du gisement de panneaux solaires photovoltaïques usagés se concentre sur le territoire métropolitain, avec plus de 3 000 tonnes de matériel récupérées. La moitié sud du pays constitue le gros du ramassage, notamment la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie qui représentent à elles seules un tiers de la collecte totale de l’année 2022. En France d’Outre-mer, la Martinique concentre près de 80 % des modules obsolètes recueillis par Soren dans les DROM-COM (départements et régions d’Outre-mer et collectivités d’Outre-mer).
Le chiffre Hellio :
84 %
En 2022, 84 % des panneaux solaires usagés ont été recyclés, tandis que 4 % des déchets ont été valorisés sous forme d’énergie. Les déchets n’ayant pas pu faire l’objet d’une quelconque valorisation (12 %) ont été éliminés.
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Les panneaux solaires se recyclent-ils tous de la même façon ?
Non. En effet, la composition des panneaux solaires varie en fonction de leur objectif (produire de l’électricité ou de la chaleur), et des éléments qui les constituent. Dès lors, la méthode de recyclage diffère elle aussi.
Le recyclage des panneaux solaires thermiques
Pour rappel, un panneau solaire thermique absorbe les rayons du soleil pour réchauffer un fluide caloporteur situé sous le module. Ce fluide chaud est acheminé jusqu’à un ballon de stockage pour assurer les besoins en eau chaude sanitaire et/ou en chauffage du logement.
Les capteurs thermiques sont fabriqués avec des matériaux basiques très faciles à recycler, à savoir du verre, de l’aluminium, du cuivre, et de l’isolant. Selon l’Ademe, ce type de panneau est recyclable à 90 %, soit un avantage de taille.
Le recyclage des modules photovoltaïques
Les panneaux solaires photovoltaïques, destinés à produire de l’électricité, se différencient les uns des autres par leur technologie, et donc leur méthode de recyclage. Aujourd’hui, 80 % des modules installés sur les toitures des Français sont construits à base de silicium cristallin.
Les panneaux photovoltaïques cristallins peuvent être recyclés de deux manières :
- Le traitement par broyage : l’opération consiste à morceler le laminé afin de faciliter la séparation des éléments, affinée ensuite grâce à plusieurs étapes de tri successives.
- Le traitement par délamination : une lame chauffante coupe le module dans sa longueur pour dissocier la plaque de verre des cellules photovoltaïques. Ces dernières sont alors soumises à une température élevée pour isoler les métaux.
Quel que soit le processus sélectionné, le panneau subit d’abord un pré-démantèlement. Cette première phase de tri vise à le débarrasser des câbles, des boîtiers de jonction, et du cadre en aluminium.
Plus rares sur le marché, les panneaux photovoltaïques en couches minces sont traités différemment selon la nature de leurs composants : silicium amorphe, cellules solaires en cuivre-indium-gallium-sélénium (CIGS), cellules au tellurure de cadmium (CdTe), etc.
À noter : l’état des panneaux usagés influe également sur la technique de recyclage employée.
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La gestion du recyclage des panneaux solaires en France
En Europe, la directive 2012/19/UE encadre le recyclage des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). Le décret du 19 août 2014 transpose cette réglementation en droit français, dont répondent notamment les panneaux photovoltaïques (catégorie 7). Ainsi, les producteurs endossent une responsabilité élargie : toute entreprise qui fabrique, importe, vend ou revend des systèmes photovoltaïques a l’obligation de financer et d’assurer la reprise et le traitement du matériel en fin de vie.
Qui gère la valorisation des installations photovoltaïques ?
L'astuce Hellio
Le Parlement européen définit l’économie circulaire comme « un modèle de production et de consommation qui consiste à partager, réutiliser, réparer, rénover et recycler les produits et les matériaux existants le plus longtemps possible afin qu’ils conservent leur valeur ».
Soren, anciennement PV Cycle France, est le chef d’orchestre national du recyclage des panneaux photovoltaïques. Cet éco-organisme né en février 2014 est agréé par l’État. Sa mission principale : organiser la collecte des modules usagés en France métropolitaine et d’Outre-mer, et les recycler. L’objectif consiste à régénérer les matières premières nécessaires à la transition énergétique pour les réinjecter dans l’économie, dans une démarche circulaire.
Que deviennent les panneaux recyclés ?
Comme évoqué plus haut, les panneaux usagés sont entièrement démontés, puis traités. À l’issue du processus, on obtient plusieurs catégories d’éléments recyclés, que Soren nomme « fractions de matières premières ».
Voici comment sont réutilisés les divers constituants d’un module :
- Le verre : principal composant des panneaux solaires, le verre peut être recyclé sans fin. Il pourra servir pour la conception de bouteilles, de bocaux, d’isolant ou encore de fibre de verre.
- L’aluminium : comme le verre, l’aluminium est recyclable à l’infini. Boîtes de conserve, canettes, capsules, vélos… ses vies sont nombreuses !
- Le silicium : recyclable jusqu’à 4 fois, le silicium sert à la fabrication de nouvelles cellules photovoltaïques ou d’appareils électroniques.
- Les plastiques : les polymères de la fraction composite sont transformés en combustibles solides de récupération (CSR) pour produire de la chaleur ou de l’électricité lors de l’incinération.
- Le cuivre et le cuivre étamé : les 2 % de cuivre récupérés sur un panneau en silicium cristallin sont envoyés chez un affineur de métaux. Une fois fondu, le métal est réintroduit dans le circuit de production.
- L’argent : le métal, présent en quantité minime dans le panneau solaire, est dissocié de la fraction silicium grâce à un traitement aval. L’argent suit ensuite le même parcours que le cuivre.
Ainsi, de multiples industries profitent des composants récupérables sur les panneaux solaires ! Par ailleurs, Soren privilégie le transfert des matières recyclées à des professionnelles et professionnels de proximité, afin de favoriser l’économie locale.
Les batteries solaires sont-elles recyclables ?
Les batteries solaires permettent de stocker le surplus électrique des panneaux qui n'a pas été consommé à l'instant T. Celles-ci ont une durée de vie entre 10 et 20 ans.
Une batterie qui a perdu 20 % de sa capacité initiale est considérée en fin de vie. Les batteries solaires physiques sont composées de matériaux polluants tels que l'acide sulfurique, le lithium ou le plomb et constituent donc un danger pour l'environnement et la santé. Certains points de collecte sont accessibles dans les mairies pour ensuite être dirigés vers des centres de recyclage spécialisés. Les batteries au plomb posent davantage de défis en matière de recyclage, tandis que les batteries au lithium sont recyclables à 70 %.
Quelle est la marche à suivre pour recycler gratuitement ses panneaux solaires ?
Le toit de votre maison va bientôt se séparer de ses capteurs, après de longues années de bons et loyaux services ? Plusieurs solutions existent pour recycler vos panneaux photovoltaïques usagés. Tout d’abord, renseignez-vous auprès de l’entreprise avec laquelle vous avez acheté vos modules.
Deux cas de figure sont envisageables :
- Vous remplacez vos panneaux solaires : dans le cadre de la réglementation DEEE, les distributeurs sont légalement tenus de récupérer sans frais votre ancien équipement lors de l’achat de vos capteurs neufs. On parle de « reprise 1 pour 1 ».
- Vous n’achetez pas de nouveaux panneaux : dans certains cas, les vendeurs peuvent consentir à reprendre vos modules en fin de vie sans contrepartie d’achat. Il s’agit de la « reprise 1 pour 0 ».
La reprise 1 pour 0 s’effectue auprès des distributeurs partenaires de Soren. Plus de 230 points d’apport volontaire (PAV) sont ainsi répartis dans toute la France. La reprise s’effectue gratuitement, peu importe la marque, la technologie ou la date de commercialisation de vos panneaux photovoltaïques. Il suffit de trouver le PAV le plus proche de chez vous, puis de prendre rendez-vous pour emporter votre matériel à recycler.
À noter : les points d’apport volontaire sont réservés aux petits volumes. Pour les dépôts supérieurs à 40 panneaux solaires, vous devrez envoyer une demande d’enlèvement sur site.
À votre avis, qui finance le recyclage des panneaux solaires ?
Vous, entre autres ! C’est l’éco-participation : elle est versée à Soren, et s’applique directement sur la facture des consommateurs et consommatrices au moment de payer les panneaux neufs. Son montant varie selon la technologie et le poids du module. Consultez les barèmes des éco-participations.
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